L’afrique est confronté à une flambée de paludisme

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que la pandémie de Covid-19 pourrait perturber la distribution de moustiquaires et de médicaments contre le paludisme et entraîner un doublement du nombre de morts en 2020 par rapport à 2018.

L’Afrique sub-saharienne représentait en 2018 environ 93% de tous les cas de paludisme dans le monde et 94% des décès. Mais c’est au Zimbabwe, qui doit déjà faire face à la pandémie de coronavirus, que le pays est confronté à un autre casse-tête sanitaire avec une hausse de près de 50% des cas de paludisme par rapport à l’an dernier, selon des sources officielles.

L’augmentation du nombre de cas de paludisme laisse craindre que ceux de coronavirus passent inaperçus puisque certains des symptômes sont similaires. Le Zimbabwe, où la population est confinée depuis fin mars, a enregistré officiellement 29 cas confirmés de Covid-19 jusqu’à présent, dont quatre décès.

Parallèlement à cette pandémie, le gouvernement a annoncé une hausse de 45% du nombre de cas de paludisme, comparé à la même période en 2019, tandis que le nombre de décès a augmenté de 20%.

« Cette année, le nombre de cas de paludisme dans le pays est de 170.303 et celui des morts de 152, comparé respectivement à 117.715 et 127 en 2019 pendant la même période », a déclaré le ministère de la Santé sur Twitter cette semaine.

 

« Nous commençons à voir le nombre de cas (de paludisme) augmenter », a confirmé vendredi à l’AFP Norman Matara de l’Association zimbabwéenne des médecins pour les droits humains (ZADHR).

La seule solution serait d’effectuer des tests Covid-19, dont le Zimbabwe, plongé dans une profonde crise économique depuis deux décennies, manque cruellement. « Il est probable que des patients atteints du paludisme restent chez eux au lieu d’aller se faire soigner » à l’hôpital de crainte de contracter le coronavirus, a expliqué Norman Matara.