Le tracé du gazoduc Nigeria-Maroc

Le Maroc prévoit de lancer des appels d’offres pour la construction des premières phases du projet de gazoduc avec le Nigeria au cours de l’année prochaine, selon un document de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), consulté par Asharq Bloomberg.

Il s’agit d’un projet stratégique traversant 16 pays africains le long de la côte atlantique. Ce gazoduc, long de 5 600 kilomètres, permettra de relier le Nigeria au Maroc et à l’Europe via le réseau gazier européen.

Avec une capacité maximale de 30 milliards de mètres cubes par an, il vise à fournir du gaz aux pays traversés, y compris les États enclavés comme le Niger et le Mali, tout en facilitant l’intégration économique et l’accès à l’énergie pour 400 millions de personnes.

La première phase inclura le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal, avec des travaux débutant l’année prochaine. Le projet, lancé en 2016, a déjà franchi plusieurs étapes clés et nécessite un investissement estimé à 25 milliards de dollars. Il est perçu comme un levier économique pour les pays participants et une alternative sûre et rentable au transport maritime de gaz liquéfié.

Le Maroc, qui accueillera 1 672 kilomètres du tracé, a déjà noué de multiples partenariats pour concrétiser ce projet. En juin 2023, l’ONHYM a signé quatre protocoles d’accord avec la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC) et des opérateurs pétroliers de pays comme la République de Guinée, le Libéria, le Bénin et la Côte d’Ivoire. Ces accords s’ajoutent à ceux conclus précédemment avec des nations telles que la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et le Ghana.

Ces signatures témoignent de l’adhésion des pays partenaires à ce projet stratégique, perçu comme un moteur de coopération Sud-Sud et de développement durable. À travers ce gazoduc, les pays signataires entendent diversifier leurs sources d’énergie, tout en stimulant l’industrialisation, la création d’emplois et la croissance économique à l’échelle régionale.