siège de l’OMC

Les candidats au poste du directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) s’apprêtent à lancer leur campagne auprès des Etat membres. Des élections qui interviennent dans un contexte crucial pour le commerce mondial confronté, sous l’effet de la pandémie du nouveau coronavirus, à son repli le plus fort depuis des décennies. 

La procédure de dépôt des candidatures pour succéder à l’actuel directeur général (le Brésilien Roberto Azevêdo) prendra fin mercredi 8 juillet, ouvrant la voie à une période de campagne et de consultations.

Les candidats officiellement déclarés sont le Mexicain Jesus Seade Kuri, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, l’Egyptien Abdel-Hamid Mamdouh, le Moldave Tudor Ulianovschi et la Sud-coréenne, Yoo Myung-hee.

Selon les observateurs, la démission de Azevêdo, motivée par des raisons personnelles, en plein marasme économique dû à la pandémie liée au coronavirus 2019 (Covid-19), a placé l’OMC dans une situation délicate, les pays ne disposant guère que de moins de trois mois pour désigner son successeur. 

La procédure de désignation du chef de l’OMC n’est pas une élection, mais un mécanisme consensuel qui fonctionne par élimination. Une “troïka”, composée du président du conseil général (organe de décision suprême qui rassemble les membres de l’OMC), du président de l’organe de règlement des différends et du président de l’organe d’examen des politiques commerciales, supervise ce processus de sélection.

Le président du conseil général, en l’occurrence l’ambassadeur de Nouvelle-Zélande David Walker, sera chargé de recevoir les représentants des États pour leur demander où vont leurs préférences et tenter de déterminer quel candidat a le plus de chances de réunir un consensus.

Après cette phase de consultation, la “troïka” est chargée d’éliminer progressivement les candidats qui recueillent le moins d’adhésions. La sélection en 2013 de Roberto Azevedo, qui a succédé au Français Pascal Lamy, s’était ainsi opérée en trois étapes par éliminations successives.

L’OMC traverse, quant à elle, depuis des mois une crise profonde, le tribunal réglant les litiges commerciaux entre ses membres ne pouvant plus compter sur son organe d’appel, dont la nomination des juges est bloquée par Washington, et qui n’est plus opérationnelle depuis le 11 décembre, faute de magistrats suffisants.

Le système commercial est, en effet, profondément déstabilisé à la fois par les hostilités commerciales entre les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne, notamment les critiques acerbes de l’administration américaine, les entorses multiples aux accords, et la paralysie de l’organe d’appel, et par les mesures commerciales prises en réaction à la crise du coronavirus, notamment les restrictions aux exportations diverses et variées.