Dans la lutte contre le coronavirus, le secteur privé africain est appelé à la rescousse. Certains des hommes d’affaires africains appellent à a création d’un « Plan Marshall » pour l’Afrique.
Créée fin février, la Coalition du secteur privé contre le Covid-19 (Cacovid), pilotée par le milliardaire nigérian Dangote et le groupe bancaire nigérian Access Bank, rassemble une cinquantaine d’entreprises qui ont promis près de 22 milliards de nairas (57 millions de dollars) pour le Nigeria, selon un document interne relayé par l’AFP.
Le secteur privé va ainsi bâtir sept centres d’isolement dans les grandes villes (Kano, Lagos, Abuja, Maiduguri, Port-Harcourt…), et chercher à augmenter les capacités de diagnostic du Nigeria, qui n’a réalisé que 5.000 tests depuis le début de l’épidémie.
L’Afrique semble pour l’instant moins touchée que le reste du monde avec un total de quelque 16.200 cas officiellement recensés pour près de 900 morts. Alors, un peu partout, la mobilisation s’accélère. En Afrique du Sud, le magnat des mines, Patrice Motsepe (African Rainbow Minerals), de même que les familles Rupert (fonds d’investissement Remgro Limited) et Oppenheimer (diamants De Beers) ont chacun promis un milliard de rands (53,3 millions de dollars).
A l’échelle continentale, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé la semaine dernière la création d’un fonds de 10 milliards de dollars pour soutenir les économies africaines.
Et l’Union africaine (UA) a lancé le 7 avril un fonds spécial contre le Covid-19 auquel les Etats membres ont déjà accepté de contribuer à hauteur de 17 millions de dollars.
Reste à convaincre les institutions régionales et internationales, mais aussi les milliardaires africains d’y participer. L’objectif du fonds spécial est de réunir à terme quelque 400 millions de dollars pour financer en priorité la réponse sanitaire, puis les économies.
L’homme d’affaires et philanthrope nigérian Tony Elumelu, président de la banque UBA, présente dans 20 pays, appelle à un « plan Marshall » pour l’Afrique après avoir annoncé un don de 14 millions de dollars au Nigeria et au reste du continent.
Toute la difficulté est de trouver de l’argent disponible rapidement. Les institutions, comme la Banque mondiale ou la BAD qui ont promis des milliards, sont soumis à des procédures contraignantes, et leurs aides mettent souvent plusieurs mois avant d’être débloquées. Quant aux grandes fortunes, malgré leurs discours récurrents sur le panafricanisme, elles se montrent encore frileuse lorsqu’il s’agit d’élargir leur solidarité au continent.