Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Macky Sall mène avec une très grande discrétion et une redoutable efficacité des actions de médiation tous azimuts pour désamorcer les crises potentielles entre pays membres.
Désescalade entre Burkina et Côte d’Ivoire
La désescalade entre le Burkina et la Côte d’Ivoire est un exemple de son savoir-faire diplomatique. En effet la contribution de l’actuel président du Sénégal a été décisive pour convaincre les nouvelles autorités burkinabées de la nécessité de dépasser certaines postures certes compréhensibles mais non productives à court et moyen termes entre deux pays que tout unit.
Il faut bien souligner que dans un premier temps il y a eu incompréhension entre Macky Sall et les autorités de la transition burkinabée. Mais des discussions franches et sincères ont permis de dissiper tous les malentendus, le président sénégalais n’ayant aucun agenda caché dans cette affaire. Sa seule motivation était et demeure la réconciliation dans le triomphe de la démocratie, le respect de la vox populi, en évitant autant que faire se peut des règlements de comptes sanglants.
Approche souterraine dans la médiation
Les dérives de la crise burkinabée sont regrettables mais auraient pu être plus catastrophiques encore n’eût été la médiation de la CEDEAO et de l’Union africaine, enclenchée très rapidement.
Aujourd’hui, avec le recul, on peut reconnaître la pertinence et l’éfficacité de la mission conduite par Macky Sall.
C’est peut-être une certaine médiatisation politiquement biaisée qui pousse le président sénégalais à privilégier une approche souterraine. Cela semble quoi qu’il en soit bien lui réussir.
Mais tout succès diplomatique qui conforte l’unité africaine et renforce les relations entre les peuples du continent mérite d’être porté à la connaissance de l’opinion internationale. Pour mettre en exergue l’engagement des fils du continent à résoudre eux-mêmes leurs propres crises avant de solliciter l’intervention de personnes et/ou organisations extérieures à l’Afrique. Il s’agit d’une question fondamentale de confiance et de respect des Africains par les autres et par eux-mêmes.
Les Africains mieux placés pour régler leurs contentieux
Macky Sall fait partie de ces leaders de la nouvelle génération qui n’ont aucun complexe vis-à-vis des experts internationaux et autres médiateurs attitrés des organisations multilatérales. Il a la conviction que les Africains sont les mieux placés pour trouver des solutions pérennes aux contentieux entre Etats sur le continent. En cela, il a sans doute raison comme vient de le démontrer le président Alassane Ouattara qui a réconcilié publiquement le nouveau et l’ancien présidents béninois, à savoir Patrice Talon et Yayi Boni.
Ce n’est pas non plus un hasard si les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Ali Bongo du Gabon, Jacob Zuma d’Afrique du Sud et Macky Sall du Sénégal ont été envoyés au Burundi par l’Union africaine avec le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn pour essayer de ramener la paix dans ce pays gangréné par la violence politique.
Le leadership africain, incarné par des chefs d’Etat crédibles et respectés par leurs citoyens et par leurs pairs, est un atout essentiel pour le règlement des conflits.
Leadership africain vs Afro-pessimisme
Macky Sall fait un travail remarquable dans l’ombre qui mérite avec les succès enregistrés d’être porté à la connaissance de l’opinion publique africaine. Le président sénégalais s’inscrit en droite ligne avec ce leadership africain qui s’incarne dans le réel, et obtient des résultats positifs qui renforcent la concorde et les acquis démocratiques en Afrique.
Cela participe du combat contre l’afro-pessimisme dont les tenants nourrissent souvent des sentiments racistes qu’ils essaient de camouffler.
Plus que jamais l’Afrique doit compter d’abord sur elle-même pour ensuite tendre une main fraternelle à tous les amis du continent.
– MMD