Le président Obiang de Guinée équatoriale est candidat à sa propre succession. Un énième mandat lui permettra de conserver son record de président africain en exercice resté au pouvoir le plus longtemps à l’heure actuelle.

Records de longévité

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo s’est emparé du pouvoir il y a plus de 36 ans. Le 3 août 1979, son coup d’Etat a mis fin au pouvoir d’un véritable fou furieux autoproclamé président à vie : son propre oncle Macias Nguema.

L’Equato-guinéen Obiang devance l’Angolais José Eduardo Dos Santos, en place depuis 1979 lui aussi, mais à partir du 21 Septembre. Le Zimbabwéen Robert Mugabe fut pour sa part élu en 1980, et complète ainsi ce podium.

Le Libyen Kadhafi a quitté le pouvoir et ce bas monde après 43 ans de règne. Ce record peut-il être battu ?

Obiang semble être en position de le faire, Dos Santos également, et peut-être l’increvable Mugaba, qui à plus de 90 ans ne montre aucun signe public de faiblesse.

D’autres candidats sont sur les rangs comme Paul Biya au Cameroun. Il préside son pays depuis le 6 novembre 1982, quand Yoweri Museveni dirige l’Ouganda depuis 1986.
Omar El Bechir est aux commandes au Soudan depuis 1989. Idriss Deby s’est lui imposé depuis 1990 au Tchad.

Des dinosaures et de leur fin annoncée

Ces dinosaures ne semblent pas vouloir prendre leur retraite, à l’instar du président du Congo-Brazzaville. Denis Sasso- Nguesso avait été président de 1979 à 1992, avant d’être éjecté, puis de revenir par les armes en 1997. Depuis il ne veut plus lâcher prise. D’où sa décision d’organiser un référendum pour pouvoir briguer un troisième mandat que la Constitution – qu’il avait lui-même proposée – lui interdit.
Malgré le boycott des opposants, Sassou-Nguesso ne s’est pas gêné. La France, ancienne puissance coloniale, s’est sur cette question prononcée de manière floue par la voix de son président François Hollande. Cela a été interprété par le régime en place comme un encouragement.

En Afrique Centrale, le printemps démocratique n’est pas encore de saison. Et les longs règnes sont une tradition bien enracinée.
Au Gabon, Omar Bongo a bouclé 42 ans de pouvoir.

Mais toutes les bonnes choses, et même les mauvaises, ont une fin. La vérité est que ces présidents au long sont une espèce en voie de disparition.
Les uns et les autres s’accrochent à la drogue si douce du pouvoir. C’est relativement compréhensible. Toutefois, comme les dinosaures, ils finiront par être rattrapés par le temps.

Un problème humain et universel

Il est important de préciser que les Africains ne sont pas les seuls assoiffés de pouvoir.
En Asie les exemples font légion, notamment dans les pays ex-satellites de l’URSS. Le président Noursoultan Nazarbaïev du Kazakhstan est au pouvoir depuis 1990. Alexandre Loukachenko dirige la Biélorussie depuis 1994. La Birmanie est en phase de transition.
Mais la Russie elle-même donne un exemple curieux avec les allers-retours de MM. Poutine et Medvedev.

Cela n’exonère certes pas les Africains mais permet de constater que le problème est humain et universel.
La Démocratie est une conquête. Il faut lutter pour.