La Banque africaine de développement (BAD)

Pressée par Washington d’accepter une enquête indépendante sur son président Akinwumi Adesina, accusé de prévarication, la Banque africaine de développement (BAD) a fait savoir jeudi qu’elle n’avait pour l’heure pris « aucune décision » dans ce dossier.

Le bureau du Conseil des gouverneurs de la BAD a tenu cette semaine une réunion « pour examiner l’affaire découlant d’une plainte de lanceurs d’alerte contre le président de la BAD », selon un communiqué de la présidente de ce Conseil, Nialé Kaba, également ministre ivoirienne du Plan et du développement. « Aucune décision n’a été prise tel que faussement véhiculé par certains médias », déclare-t-elle sans donner plus de détails.

Des médias avaient annoncé mercredi que le Conseil des gouverneurs avait accepté la demande formulée par le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. Ce dernier avait réclamé le 22 mai une enquête « approfondie » et « indépendante » sur les accusations portées contre Akinwuni Adesina par un groupe de « lanceurs d’alerte », telles que « comportement contraire à l’éthique, enrichissement personnel et favoritisme ».

Le Nigeria, premier actionnaire de la BAD, a apporté jeudi son soutien à Adesina, qui est le premier Nigérian à diriger l’institution depuis sa création en 1964. « La demande d’une +enquête indépendante+ sur le président est étrangère aux règles et procédures établies » de la Banque, a écrit la ministre nigériane des Finances Zainab Ahmed dans une lettre datée de jeudi et adressée à Mme Kaba.

Adesina a de son côté clamé son « innocence » dans un communiqué mercredi et a affirmé qu’il allait « continuer à travailler ». « En aucun cas, il n’a été demandé au président (Adesina) de démissionner », a précisé Mme Kaba, alors que certains médias avaient évoqué une possible « mise en retrait ».

La présidente du Conseil des gouverneurs a aussi indiqué avoir « reçu des lettres de certains (Etats) actionnaires (de la BAD) exprimant des points de vue différents » sur cette affaire. Selon l’AFP, une réunion au complet du Conseil des gouverneurs pourrait être convoquée prochainement pour débattre de l’affaire, a indiqué une source bancaire.

Economiste spécialiste du développement et ancien ministre de l’Agriculture du Nigeria, Akinwumi Adesina, 60 ans, est actuellement le seul candidat pour un second mandat de cinq ans à la tête de l’institution panafricaine de développement.