28 « tirailleurs sénégalais », anciens soldats qui ont combattu pour la France pendant les deux guerres mondiales et dans ses guerres coloniales vont être réintégrés dans leur nationalité française. ENFIN !
Il a fallu attendre autant de décennies et surtout la fin de mandat du président François Hollande pour que justice leur soit rendu. On estime environ à mille le nombre de personnes encore concernées. Une centaine de dossiers seraient en cours d’examen.
S’il faut louer l’initiative tardive ; il faut aussi mettre en exergue l’ingratitude des autorités françaises de l’époque et celles qui ont géré le pays depuis.
Les « Harkis » ont payé le prix du sang pour leur choix en faveur de la métropole et ont été trahis par celle-ci.
Les « tirailleurs » et les « indigènes » en général ont subi un sort similaire. Pour les mêmes raisons : « Les Etats n’ont pas d’amis ; ils ont des intérêts »(DE GAULLE). Car la France s’était lancée dans la conquête coloniale qui est « un crime contre l’humanité » pour ses intérêts. Elle en est sortie contrainte et forcée en essayant de préserver toujours ses intérêts et la défense de ceux-ci exclut l’accueil massif d’Africains qui s’ils avaient tous obtenu la nationalité française deviendraient majoritaires en France à un moment ou à un autre.
C’est l’une des raison majeures qui ont déterminé la politique d’exclusion menée jusqu’ici contre les membres de ces troupes qui ont pris une part importante dans les combats en 1914/1918, en 1939/1945, en Indochine et en Algérie.
D’ailleurs beaucoup de guerres coloniales ont été menées par des troupes indigènes encadrées par des officiers et sous-officiers français. D’où le souvenir douloureux laissé dans certaines contrées.
Pourtant il faut bien comprendre que ces « soldats » étaient avant tout des personnes aliénées idéologiquement. Même ceux qui s’étaient engagés volontairement.
« La colonisation fut aussi une entreprise de chosification » comme l’a fait remarquer fort justement Aimé Césaire.
Aujourd’hui tout cela peut paraître bien loin pour les jeunes générations. Mais il est impératif de les informer juste et vrai sur cette séquence de l’histoire de l’Afrique qui permet de comprendre l’évolution actuelle.
Les « tirailleurs » naturalisés ce jour vivent en France. C’est au crépuscule de leur vie qu’ils sont enfin réintégrés dans leur nationalité française. C’est justice. C’est trop peu trop tard.
Il faut souhaiter que leurs enfants et petits enfants aussi en bénéficient. Dans l’état actuel du droit français c’est un autre combat à mener et à gagner.