C’est samedi prochain qu’environ trente cinq présidents et premiers ministres du continent vont se retrouver à Kigali, capitale du RWANDA pour la 27 ème conférence ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement et l’Assemblée générale de l’union africaine.

Le sommet de l’UA ouvert depuis dimanche connaitra alors son apothéose avec l’examen du budget et le choix du successeur de la présidente de la commission, DLAMINI ZUMA qui ne se représente pas à un second mandat.

Mais en attendant ce moment paroxystique sur le plan de la bataille politique qui va opposer le candidat algérien et celui soutenu par l’Afrique Australe, entre autres ;il est important d’examiner le thème du sommet à savoir « 2016 :année africaine des droits de l’homme avec un accent particulier sur les droits des femmes. »

Le choix est assurément judicieux et l’Afrique, dans son ensemble accuse un retard affligeant dans le domaine du respect des droits de l’homme.

Premier problème :l’endroit choisi est pour le moins paradoxal car le président Paul Kagamé n’est ni un démocrate ni un défenseur des libertés. Son pays marche sous le joug d’un pouvoir autoritaire qui s’est illustré dans des violations multiples et constantes des droits de l’homme.

Tenir un tel sommet chez lui, c’est lui donner une absolution qu’il ne mérite pas et pire, c’est l’encourager dans ses dérives. Kagamé est un anti modèle qu’il faut dénoncer même si les Occidentaux ferment les yeux sur son régime et ses exactions.

Le Rwanda qui a beaucoup souffert du génocide de 1994 mérite de devenir une démocratie pleine et entière.il n’a pas besoin d’un homme providentiel qui vient d’ailleurs de changer la constitution pour pouvoir se représenter sans limitation aucune au poste de chef de l’Etat.

Le silence assourdissant des donneurs de leçons occidentaux est coupable et prouve qu’il y a bien deux poids et deux mesures dans l’appréciation des comportements des leaders africains.

On fait pression sur Kabila pour qu’il respecte la limitation des mandats à juste raison et on oublie Kagamé, Museveni, Sassou Nguesso ,Idriss Déby, Obiang Nguema,etc.

Que les Occidentaux ne nous respectent pas ;on doit le constater pour le fustiger et combattre pour imposer ce respect qui est un dû.

Mais nous respecter nous-mêmes est aussi une exigence non négotiable.

C’est une question de dignité, et de sublimation des valeurs authentiques qui ont fondé nos cultures millénaires.

Nous n’avons pas besoin de l’avis des autres pour affirmer notre humanisme et magnifier l’apport inestimable des peuples africains à la culture universelle.

C’est pourquoi nous ne devons pas jouer la parodie des droits de l’homme.

L’UA a évolué un peu mais reste toujours « un syndicat des chefs d’Etat ».La conquête des droits des peuples reste encore inachevée tant que des autocrates continuent de truster les lieux de pouvoir en Afrique. L’Afrique centrale semble refuser toute évolution démocratique.

Ce n’est pas une fatalité. La lutte des peuples doit être encouragée avec ou sans l’UA.

 

 

Crédit image : Kigali City by Sunset © Alex Niragira – CC BY-ND 2.0, via Flickr.