Malgré des progrès démocratiques notables dans la majorité de ses pays, beaucoup reste encore à faire pour le respect véritable des Droits de l’Homme en Afrique.

Tristes records

Ce continent bat les tristes records d’abriter 3 millions de réfugiés et du plus grand nombre de pays pauvres peu respectueux des Droits de l’Homme, gangrénés par la corruption, les guerres ; y compris celle imposée par le terrorisme islamiste qui ne cesse de gagner du terrain. Les conflits ethniques y répandent l’insécurité et ruinent les efforts louables consentis par les populations pour s’émanciper.

Le non respect des Droits de l’Homme apparaît donc comme un facteur essentiel pour comprendre la situation paradoxale de l’Afrique.
De multiples conditions sont réunies pour un décollage économique mais le manque de démocratie, le terrorisme, les luttes intestines ethniques et autres paramètres hypothèquent l’avenir. Pour de nombreux pays d’Afrique centrale et des Grands Lacs par exemple, les dictateurs continuent de s’accaparer du pouvoir et de patrimonialiser l’Etat.

Des situations politiques et sociales difficiles

Au Nord du continent l’échec des Printemps arabes a abouti à une normalisation musclée et sanglante en Egypte et à la dislocation de la Libye.
Ailleurs, le Soudan, même divisé en deux, continue de souffrir le martyre.

En outre dans tous les pays africains presque sans exception,la situation sociale est tendue voire explosive avec un chômage de masse qui touche particulièrement les jeunes. Ces derniers constituent l’immense majorité des personnes sans emploi.
Les femmes vivent encore pour leur part le calvaire de pratiques traditionnelles surannées comme l’excision, des grossesses précoces, le peu d’accès à l’école, etc. Le deuxième sexe ici comme partout ailleurs dans le monde, est relégué au second plan, exploité et maltraité.

Focus sur les Droits des femmes

Que l’U.A. donc choisisse de réfléchir sur la question des Droits de l’Homme avec « une attention particulière pour les femmes » est une initiative à saluer.
Elle méritait d’être engagée depuis longtemps. Mais mieux vaut tard que jamais et le plus important est que les débats accouchent d’une stratégie politique adossée à un plan d’action.

L’U.A. peut s’inspirer de l’instauration de la parité au Sénégal, de l’expérience beaucoup plus ancienne de l’institution du Code du statut personnel tunisien en vigueur depuis bientôt 60 ans, et de multiples exemples dans différentes régions du continent qui participent de l’émancipation des femmes.

Sans une scolarisation massive des femmes,leur insertion dans le tissu économique productif,bref leur émancipation pleine et entièrev,l’Afrique ne décollera pas. Parcequ’elles représentent la moitié de la population continentale au moins.

L’U.A. dirigée par une femme peut être le fer de lance de combat déterminant pour arracher le continent des griffes mortelles du sous-développement qui est aussi mental.

Convergences autour des Droits de l’Homme

D’une manière globale toutes les luttes pour le respect des Droits de l’Homme convergent. Pour la démocratie,contre les dictatures et la patrimonialisation de l’Etat, pour l’émancipation des femmes,contre le terrorisme et les conflits internes. Il y a une chérence politique qui s’impose et exige de mener de front toutes les batailles pour le respect de l’égale dignité de tous les hommes.Proclamer les principes et agir pour qu’ils soient appliqués dans la vie de tous les jours.

 

 

Crédit image : “African Union flag (cropped)” by Continentalis – Sous licence CC BY-SA 3.0 via