L’ultimatum fixé par la Cédéao au Burkina Faso et à la Guinée pour présenter des chronogrammes de transition raisonnables, afin de rendre le pouvoir aux civils, a expiré depuis le 25 avril 2022, sans que ce délai ne soit tenu par les deux pays. Toutefois, Ouagadougou et Conakry ont demandé plus de temps à l’organisation sous-régionale pour poursuivre leurs consultations.
Dans un communiqué publié, hier mercredi 27 avril, la Commission de la Cédéao a informé que le Burkina Faso a demandé, à la date du 22 avril 2022, « un délai supplémentaire par rapport à la date butoir afin de poursuivre les consultations sur diverses questions ».
De son côté, la Guinée a envoyé son ministre des Affaires étrangères, le docteur Morissanda Kouyaté, à Accra, lundi dernier, dernier jour de l’ultimatum, pour négocier avec Nana Akufo Ado, le président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cédéao, afin d’obtenir plus de temps, « pour permettre la poursuite des consultations internes », indique le texte.
Des demandes auxquelles la Cédéao semble accéder, puisqu’elle a décidé de ne pas prendre de sanctions dans l’immédiat, comme le suggérait le mois dernier un communiqué de l’organisation. L’instance a décidé d’envoyer des missions dans les deux pays, qui discuteront avec les autorités sur place, afin de « préparer un rapport pour le sommet » de l’organisation du mois de mai, qui sera décisif, souligne le communiqué.
Il faut rappeler que les données ne sont pas les mêmes dans les deux pays. Si Ouagadougou tente de faire passer sa proposition d’une transition de 3 ans, les autorités se montrent plus coopératifs avec la Cédéao.
Ce qui n’est pas le cas en Guinée, où la junte au pouvoir n’a toujours pas communiqué un calendrier clair de la transition, 8 mois après le coup d’État du 5 septembre dernier. Ce qui a aussi le don de braquer les partis politiques contre les militaires, à qui ils reprochent de ne pas dialoguer sur la transition. D’ailleurs, le FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), qui accuse la junte de chercher à gagner du temps, a annoncé la reprise des manifestations pour dénoncer ces lenteurs des autorités de la transition. La Cédéao compte même envoyer un médiateur pour faire baisser la tension entre les deux parties.
Toutefois, la libération des présidents Alpha Condé et Roch Marc Christian Kaboré par les autorités guinéennes et burkinabè dernièrement, peut être perçue comme un premier pas de ces deux pays de se conformer aux exigences de l’organisation sous-régionale.