Les chefs d’Etat de la CEDEAO n’ont pas fléchi dans leurs positions en ce qui concerne les juntes putschistes du Mali ,de la Guinée et du Burkina.
Les sanctions sont maintenues contre le Mali, parce que la junte persiste à garder le pouvoir et continue d’accuser un retard ,de manière délibérée ,pour le retour des civils aux commandes de l’Etat.
Une propagande savamment orchestrée, avant le sommet d’Accra du 25 mars ,essayait de faire croire qu’il y aurait levée des sanctions lourdes prises ,depuis le deuxième coup d’Etat et l’annonce d’un maintien au pouvoir des putschistes ,pour une durée de 4 à 5 ans.
Il n’en a rien été : la CEDEAO reste ferme et maintient toutes ses sanctions.
Le retour à la démocratie, au respect de la souveraineté populaire, n’est pas négociable !
Les coups de force ne sont pas des voies légitimes et/ou acceptables pour conquérir le pouvoir.
Assimi Goita et ses complices doivent se le tenir pour dit.
A eux de choisir : ou la fuite en avant observée jusqu’ici ; ou un rétropédalage pour proposer un retour des civils au pouvoir , à la suite d’élections libres et transparentes, dans un délai raisonnable.
Le simple bon sens devrait les pousser à retourner casaque afin d’éviter aux maliens une descente aux enfers prolongée ,dans une crise économique dont les ravages commencent à se faire sentir.
Mais faut-il s’attendre à un effort de raison de la part de personnes bornées et droguées à la jouissance du pouvoir ?
En tout cas le message de la CEDEAO est clair : les sanctions demeurent.
Cette fermeté va aussi prévaloir pour la Guinée : la junte dirigée par Mamadi Doumbouya est sommée de présenter un calendrier acceptable de transition d’ici fin avril.
Pour le moment elle (la junte), organise des « Assises nationales », largement boycottées par les partis d’opposition.
Ce faisant, elle cherche à gagner du temps, pour continuer à confisquer le pouvoir d’Etat.
Cette démarche ne va pas prospérer et Doumbouya a intérêt à programmer son départ et le transfert démocratique du pouvoir aux civils.
Maintenant ,il a un ultimatum à respecter ,faute de quoi, la CEDEAO va sortir le sabre.
Elle s’est montrée compréhensive jusqu’ici, parce que la situation guinéenne est spécifique.
Le coup d’Etat a libéré le pays d’un dictateur ,Alpha Condé.
Toutefois la patience des chefs d’Etat de la CEDEAO a des limites et, au vu des derniers actes posés par Doumbouya, contre les leaders de l’opposition, spoliés de leurs biens immobiliers, il y a de quoi s’alarmer ,quant aux intentions véritables des putschistes.
Doumbouya doit savoir que l’ère des dictatures est terminée et l « ’exception guinéenne » ne sera pas tolérée.
64 ans de dictature ,après la colonisation ,cela suffit.
La CEDEAO loge les putschistes burkinabé à la même enseigne.
Une injonction leur est faite de libérer le président Roch Kaboré d’ici la fin du mois de mars.
Et de proposer un calendrier de transition acceptable, et non d’une durée de « 30 mois »,comme ils le proposent.
Le sommet d’Accra a donc été celui de la clarification : la CEDEAO ne faiblit pas. Elle reste ferme sur ses positions et prête à en découdre avec les putschistes qui veulent ruiner l’Etat de Droit et la Démocratie en Afrique de l’Ouest.
Elle est prête à payer le prix des coups de boomerang économiques qui vont toucher certains de ses membres.
Reculer devant les putschistes, c’est ouvrir la voie aux coups d’Etat et à la déstabilisation politique.
Toutes choses déjà expérimentée par l’Afrique, notamment dans les années postindépendance. Avec des résultats catastrophiques sur son émancipation économique et politique.
Pourquoi retourner dans un passé désastreux ?
La CEDEAO dit non ! A juste raison.