Le sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO, tenu à Bissau ,a élu le tout nouveau président du Nigéria, Bola Tinubu , à la présidence de l’organisation.

 

Dans son discours d’investiture, Bola Tinubu a fait un plaidoyer pour la démocratie et a fustigé les « faiseurs de coups d’Etat ».

L’Afrique de l’Ouest ,à son avis, doit bannir les coups d’Etat et s’enraciner dans la démocratie,pour donner un exemple au continent et au reste du monde.

 

Il sait de quoi il parle, car son pays a été le théâtre de multiples coups d’Etat ,souvent sanglants, qui ont hypothéqué son développement économique  et social ,en favorisant une corruption endémique qui gangrène le Nigéria, première puissance  économique africaine.

Heureusement ,depuis quelques années maintenant ,le pays a renoué avec des élections démocratiques qui garantissent une saine compétition politique, dans un contexte de divisions multiformes : régionales, ethniques, religieuses etc.

Et surtout, marqué par  une agression terroriste contre laquelle, l’Etat fédéral n’arrive toujours pas à mettre fin.

C’est ainsi que Boko Haram  est devenu la plaie béante qui déstabilise ce géant aux pieds d’argile.

Tinubu, élu démocratiquement et vétéran de la politique ,a  tenu un discours rassurant, mais il sera jugé à ses actes.

En maintenant la pression sur les trois putschistes que sont Assimi Goita du Mali ,Mamadi Doumbouya de Guinée Conakry et Ibrahim Traoré du Burkina,qui se sont tous engagés à rendre le pouvoir aux civils en 2024.

Le sommet de Bissau n’a pas pris des sanctions supplémentaires et a plutôt rappelé les militaires putschistes ,à leurs engagements ,vis-à-vis de la CEDEAO.

Le Mali a même été réintégré au sein de l’UEMOA (qui concerne seulement les Etats ayant le franc CFA ,comme monnaie nationale).

Toutefois, maliens et burkinabés savent bien que la « main de la CEDEAO », peut être lourde, eux qui ont subi des sanctions exemplaires ,notamment les maliens ,à la suite du double coup d’Etat perpétré par Goita et ses camarades colonels.

Le sommet de Bissau a été aussi marqué par la présence du président Macky Sall, qui vient d’annoncer qu’il ne participera pas à la prochaine élection présidentielle au Sénégal ,en 2024.

Ce fut l’occasion ,pour ses pairs, de magnifier sa décision et de le féliciter pour l’exemple qu’il donne et qui renforce « l’élan démocratique » en Afrique.

La présence de Macky Sall,à elle seule, est une condamnation des actes qui piétinent le respect de la démocratie.

Lui qui a le droit de briguer un autre mandat présidentiel, a choisi, librement de ne pas le faire.

La jeunesse africaine trouve ainsi ,un leader, ingénieur de formation, qui a réalisé un bilan exceptionnel ,qui s’en tient à son propre engagement, formulé depuis 2018 et écrit dans son livre : « Le Sénégal au cœur »,de ne faire que deux mandats.

Personne ne l’a jamais entendu dire qu’il allait en briguer un autre.

Même si beaucoup de ses partisans et ,au-delà ,voulaient qu’il le fît.