Les relations entre la Mauritanie et le Mali se dégradent ,suite aux agressions, enlèvements et disparitions  dont sont victimes des citoyens mauritaniens à  la frontière entre les deux pays  et/ou sur le territoire malien.

Ces actes violents récurrents,  ont poussé les autorités de Nouakchott à interpeler leurs homologues maliens.

Mais ces derniers sont aux abonnés absents et c’est pourquoi, le ministère des Affaires étrangères mauritanien a  convoqué l’ambassadeur malien ,dans la capitale mauritanienne  pour lui faire part de la « vive protestation du gouvernement ».

Face au sort tragique réservé à ses ressortissants ,de manière répétitive et délibérée.

 

Cette convocation a eu lieu, hier 8 mars.

Le curieux est que les deux Etats sont membres du G5 Sahel, et n’ont aucun contentieux connu.

La Mauritanie n’est pas membre de la CEDEAO qui a infligé des sanctions économiques lourdes à la junte au pouvoir au Mali.

Elle pourrait même permettre au Mali de contourner l’embargo de la CEDEAO ,si ses voies terrestres, ainsi que les aéroports et les ports étaient utilisés par Bamako.

Il y a certes la piste des conflits communautaires  multiséculaires entre populations vivant de part et d’autre des frontières qui sont poreuses.

Il y a aussi les tensions suscitées par les agressions djihadistes, qui  ciblent le Mali et non la Mauritanie.

Et aussi et surtout, les conditions de vie difficiles d’un côté et de l’autre du fleuve Sénégal qui sépare les deux pays.

Pour la junte malienne  qui ne sait plus où donner de la tête  sur les plans militaire, politique et économique, c’est un autre foyer de tension supplémentaire à gérer.

 

Pour faire face, il faut d’abord pouvoir assurer une présence  réelle sur cette partie de l’immense territoire malien qui fait plus d’un million de kilomètres carrés.

Ce qui est loin d’être le cas.

Les deux tiers du Mali sont hors du contrôle du pouvoir étatique de Bamako.

La junte  qui subit les assauts incessants des terroristes, est sous pression permanente.

Elle vient de faire observer une période de  trois jours de deuil national, à la suite de la mort de 27 soldats tués par les djihadistes.

A l’épreuve du pouvoir et du feu, elle est en train de mesurer  le caractère vain de son populisme.

Elle est ballottée dans un tourbillon  qui continue de semer le chaos au Mali.

Les violences contre des mauritaniens  s’inscrivent dans une séquence globale  de naufrage étatique ,dans un pays qui se trouve ente les mains de populistes incompétents  et « pouvoiristes ».