La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a annoncé lundi à Accra où elle a rencontré le président ghanéen Nana Akufo-Addo, une nouvelle aide bilatérale en faveur du pays et 100 millions de dollars pour renforcer la sécurité des côtes d’Afrique de l’Ouest et faire face au terrorisme.
Mme Harris a déclaré, lundi, à Accra, que le gouvernement Biden investira 100 millions de dollars pour aider le Ghana, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo à lutter contre la menace djihadiste.
A l’instar de ses voisins béninois, togolais et ivoirien, le Ghana est menacé par les groupes djihadistes qui sévissent de l’autre côté de sa frontière Nord, au Burkina Faso.
Le retrait des troupes françaises du Mali, ainsi que deux coups d’Etat au Burkina Faso, ont poussé les Occidentaux à aider les pays du golfe de Guinée contre les violences djihadistes.
Depuis quelque temps, la société de sécurité russe Wagner opère dans plusieurs pays africains et a été sanctionnée par l’Union européenne après des accusations de violations des droits humains.
« Nous avons clairement exprimé nos inquiétudes », a dit le président ghanéen à propos de la présence de Wagner au Sahel, ajoutant que « cela crée la possibilité très réelle, qu’une fois de plus, notre continent devienne le terrain de jeu de l’affrontement des grandes puissances ».
Outre le Ghana, ce voyage de Mme Harris la conduira en Tanzanie et en Zambie, jusqu’au 2 avril. Un déplacement qui intervient après un sommet Etats-Unis-Afrique tenu en décembre à Washington et lors duquel le président Joe Biden avait plaidé pour la création d’un grand partenariat avec l’Afrique. Une manière pour les Etats-Unis de contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie sur le continent.
Les Etats-Unis cherchent, en effet, à renforcer les liens avec le continent africain, ignoré par l’ex-président Donald Trump et pas toujours pris en compte par Washington.
La vice-présidente américaine a d’ailleurs annoncé que les États-Unis fourniront une aide bilatérale de 139 millions de dollars au Ghana l’année prochaine, pour financer des initiatives économiques, commerciales et culturelles, et pour soutenir le secteur de la santé.
Selon un communiqué, Washington « déploiera un conseiller résident à temps plein à Accra en 2023, pour aider le ministère des Finances à élaborer et à mettre en œuvre des réformes à moyen et à long terme ».
Le président Akufo-Addo lui, a avoué que « la Chine est l’un des nombreux pays avec lesquels le Ghana est engagé », mais, a-t-il souligné, « la relation entre l’Amérique et le Ghana est une relation qui a sa propre dynamique et qui n’a rien à voir avec un autre pays ».
Le Ghana fait face à une grave crise économique, une dette galopante et une inflation qui dépasse les 50%. Le pays a obtenu un prêt de trois milliards de dollars du FMI en décembre dernier.
Kamala Harris quitte le Ghana ce mercredi pour Dar es Salam, en Tanzanie, avant de faire cap sur la Zambie.