Mohamed Bazoum sera le candidat du PNDS, pour succéder à Issoufou.

Les politiques nigériens sont dans la frénésie de la course présidentielle, au point d’investir les candidats, 2 ans avant l’échéance. Après le mouvement national pour la société de développement(MNSD) qui a, officiellement investi Seini Oumarou, il y a 5 jours ; c’est le parti du président Issoufou qui a choisi de lancer, ce jour, Mohamed Bazoum.


Ce dernier est ministre de l’intérieur depuis 2016. Il est un homme de confiance du chef de l’État en place qui ne pourra pas se représenter en 2021. Il est entrain de faire son deuxième et dernier mandat, ayant été élu en 2011 et réélu en 2016.

Ces investitures, en grande pompe, lancent de facto, la campagne électorale qui va ainsi, durer deux ans. Ce qui va impacter, négativement le travail gouvernemental, et l’ensemble du secteur productif. La précipitation de la mise en orbite de Bazoum s’explique, aussi, par la décision du rival Séini Oumarou de se lancer.

Il y a surtout la volonté du président Issoufou de faire taire toutes les rumeurs sur « sa volonté de chercher à briguer un troisième mandat » et de calmer les ardeurs de certains responsables de son parti qui s’imaginent calife à la place du calife.

Maintenant, les choses sont claires : Bazoum, le dauphin désigné, sera bien, celui qui va défendre les couleurs du PNSD. L’homme choisi est un philosophe de formation qui devrait avoir lu et relu Machiavel et qui sait donc que, s’il est en position de force, en tant que détenteur de la puissance publique, il ne peut être maître de la Fortuna.

En effet, d’ici 2021, nul ne sait quels évènements vont soulever le peuple ou pas ? Rien n’est garanti et le caractère imprévisible des réactions populaires demeure une équation à mille inconnues que l’homme politique doit se préparer à affronter.

Certes le fabuliste dit que : « rien ne sert de courir, il faut partir à temps ». Mais l’essoufflement est un risque à prendre en compte. Pire, il y a l’installation d’une campagne électorale permanente qui commence à gangréner les pays africains.

Un point positif : l’acceptation de la limitation des mandats, comme les exemples de la Sierra-Leone et du Liberia l’ont montré. En Mauritanie, le président Ould Aziz a aussi fait investir un candidat de son parti, le général Ghazouani, pour briguer la magistrature suprême. Il a décidé de respecter la limitation des mandats à deux.

Bientôt donc, ce sera la règle en Afrique de l’Ouest. C’est un progrès démocratique à saluer. En R.D.CONGO, Kabila a bien respecter la règle des deux mandats, mais continue de tirer les ficelles.

Le Niger semble avoir choisi l’orthodoxie démocratique, mais il est trop tôt pour juger de l’expérience en cours. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.
2021, c’est encore loin et, il est urgent d’attendre.