le chef du front séparatiste du polisario, abrité et financé par l’Algérie

Les relations entre Rabat et Madrid s’enveniment. Premier partenaire économique du Maroc, l’Espagne n’arrive toujours pas à adopter une position claire sur le plan politique, notamment en ce qui concerne la question de l’unité territoriale de son voisin du Sud. En froid depuis quelques semaines, les relations entre les deux pays se sont compliquées davantage après une grosse bourde diplomatique de la part de Madrid.

Accueillant sur son territoire, pour raison humanitaire, le chef du groupe séparatiste du polisario, l’Espagne n’a pas jugé bon d’en informer le Maroc. En collaboration avec l’Algérie qui lui a accordé une fausse identité, l’Espagne a fait entrer le dénommé Brahim Ghali en douce sur son territoire. Une manœuvre pour lui permettre d’échapper à la justice et aussi de bafouer le droit de ses victimes.

Un « scandale d’État » en Espagne et en Algérie

L’hospitalisation du chef des séparatistes du Polisario, Brahim Ghali en Espagne sous une identité algérienne fait partie de ce genre d’événements susceptibles d’indiquer un tournant ou une accélération de l’histoire. Incapable d’hospitaliser son « pantin » dans ses propres hôpitaux en faillite, l’Algérie lui a accordé une fausse identité algérienne pour qu’il soit interné dans un hôpital espagnol. L’affaire qui devait se dérouler secrètement n’a pas échappé à l’œil vigilant du Maroc qui a rapidement mis à nu la machination entre ses deux voisins.

Faisant face à des plaintes pour viols et tortures en Espagne, le chef de file du Polisario a fait son entrée en Espagne sous le nom d’emprunt, de Mohamed Ben Batouche. Une grande humiliation de la part du gouvernement Espagnol, pour la Justice de ce pays, qui fait désormais face à un gros scandale. En effet, selon le géopolitologue français, Aymeric Chauprade, « en acceptant l’hospitalisation du chef des séparatistes du «Polisario », le dénommé Brahim Ghali, poursuivi en Espagne pour crimes contre l’humanité, le gouvernement espagnol se retrouve face à un vrai scandale d’État

« Le gvt espagnol face à un vrai scandale d’État : il a soustrait à la justice espagnole, avec la complicité de l’Algérie et sous fausse identité #BrahimGhali# du Polisario, lequel était sous mandat d’arrêt espagnol pour crimes contre l’humanité, torture, viols!”, souligne l’expert en géopolitique dans une réaction sur son compte twitter.

En colère, Rabat garde « son sang froid »

Poignardé dans le dos par son « allié » espagnol, le Maroc a préféré gardé « son sang-froid » dans cette affaire. En effet, la réaction de Rabat a été très modérée. Après avoir convoqué l’ambassadeur de l’Espagne pour lui communiquer sa position et exiger de lui les explications nécessaires sur l’attitude de son gouvernement, le Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a publié un court communiqué avec plusieurs interrogations adressées à l’Exécutif espagnol.

Le communiqué affirme que « le Maroc exprime sa déception à l’égard de cet acte contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage et qui concerne une question fondamentale pour le peuple marocain et ses forces vives ». Pour le Ministère, l’attitude de l’Espagne suscite une grande incompréhension et des interrogations légitimes.

C’est ainsi que le Maroc se demande : Pourquoi le dénommé Brahim Ghali a été admis en Espagne en catimini et avec un faux passeport ? Pourquoi l’Espagne a jugé utile de ne pas en aviser le Maroc ? Pourquoi a-t-elle opté pour son admission sous une fausse identité ? Et pourquoi la justice espagnole n’a pas encore réagi aux nombreuses plaintes déposées par les victimes ?

Le parlement Européen s’invite au débat

L’accueil du chef des séparatistes, le dénommé Brahim Ghali recherché pour crimes de guerre et graves violations des Droits de l’homme, a suscité une première réaction de condamnation et de rejet au sein du Parlement européen.

Le député européen Attila Ara-Kovacs s’est élevé contre l’attitude de l’Espagne d’accueillir sur son sol un criminel notoire. «En tant que citoyen européen, je me demande comment le gouvernement espagnol peut-il permettre qu’un criminel notoire (B. Ghali, Polisario), entre en Europe ?», s’est interrogé l’eurodéputé sur son compte Twitter.

Pour lui, la coopération entre le Polisario, l’Algérie et l’Espagne dans cette affaire est «inacceptable sur le plan de la sécurité» et « contraire aux valeurs européennes». L’accueil par l’Espagne du chef des séparatistes sous une fausse identité et avec des papiers falsifiés en coordination avec l’État algérien a suscité émoi et condamnation à travers le monde.

Les victimes de Ghali haussent le ton

Les avocats des victimes des actes criminels commis par le dénommé Brahim Ghali ont déposé, dès son arrivée en Espagne, une plainte auprès de la Justice espagnole, pour l’activation du mandat d’arrêt européen émis à l’encontre de ce dernier. La plainte urgente a été déposée par les avocats de l’association sahraouie de défense des Droits de l’homme «ASADEDH».

La défense des victimes réclame le déclenchement de l’action publique et une coopération accrue de la police espagnole pour procéder à l’interrogatoire du dénommé Brahim Ghali à l’hôpital, puis à son incarcération conformément au mandat d’arrêt émis à son encontre.

À rappeler que des militants sahraouis des Droits de l’homme, avaient déposé plainte devant la Justice espagnole, contre le chef des séparatistes, pour des crimes contre l’humanité, génocide, torture, disparition forcée et viol. Un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre par les autorités espagnoles en 2008. En 2013, il avait été inculpé par la Justice espagnole.