L’armée espagnole a imputé l’entière responsabilité de l’affaire Ghali-Benbatouche au gouvernement espagnol, notamment les Affaires étrangères. A mesure que l’enquête, menée par le juge d’instruction Rafael Lasala avance, le gouvernement s’enlise et sa position dans cette affaire est de moins en moins défendable.

Selon le commandant de la base militaire de Saragosse, Ortiz Cañabate, c’est bien le ministère espagnol des Affaires étrangères qui a autorisé, le 18 avril 2021, l’atterrissage de l’avion présidentiel algérien avec, à son bord, le chef des séparatistes du Polisario, rapporte le quotidien marocain Assabah.

Le département des Affaires étrangères n’a fourni aucune information aux militaires sur l’identité des personnes qui se trouvaient à bord de cet avion, selon les déclarations du militaire espagnol.

Lors de l’interrogatoire mené par le juge Rafael Lasala, le général Ortiz Cañabate a confirmé que Ghali-Benbatouche était entré en Espagne sans avoir à passer par aucun contrôle douanier, écrit Assabah.

Le commandant de la base a été informé qu’une personne malade qui se trouvait à bord de l’avion allait être transportée, depuis la base, vers l’hôpital dans une ambulance. Aucune autre indication ne lui a été fournie par les services du ministère des Affaires étrangères, assure-t-il.

Quant au ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, il a défendu, vendredi, devant le Parlement, la légalité et la régularité de toutes les opérations de reconduction aux frontières de tous les migrants, marocains et d’autres nationalités, qui ont été menées en mai dernier.

Les propos du ministre de l’Intérieur, affirme Assabah, ont été infirmés par les responsables de la Croix rouge internationale et par le Haut-commissariat aux réfugiés. Les deux organisations ont dénoncé des abus de la part du gouvernement espagnol et ont demandé l’ouverture d’une enquête, notamment après avoir reçu plusieurs plaintes des demandeurs d’asile, qui ont accusé le gouvernement de les avoir refoulés manu militari et de leur avoir fait subir des violences.