Le gouvernement gabonais a adopté un nouveau projet de décret fixant à 27 ans l’âge maximum pour passer son baccalauréat professionnel et obtenir une bourse d’étude. Une décision prise après d’importantes manifestations d’élèves contre de nouvelles règles d’attribution des bourses.
« La bourse à 27 ans pour les baccalauréats techniques et professionnels au Gabon » est « un des principaux décrets arrêtés en Conseil interministériel de ce jour », a déclaré la Primature dans la nuit de jeudi à vendredi. Le texte sera promulgué au prochain Conseil des ministres. Il n’a pas été fait état de modification des critères d’attribution des bourses pour les filières classiques. Ce changement a pour but d’« encourager davantage les jeunes gabonais à embrasser des filières plus techniques et professionnelles », selon le gouvernement gabonais.
Le Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir a estimé qu’il y avait au Gabon une « inadéquation des formations aux besoins réels » du pays. « Nous devons cesser de mentir aux jeunes et les amener vers des filières porteuses conduisant à un emploi », selon le porte-parole du parti, Stéphane Iloko Boussengui.
Cette annonce intervient après trois jours de manifestations d’élèves en colère qui ont amené le gouvernement à décréter mercredi la fermeture de tous les établissements scolaires « jusqu’à nouvel ordre ». Aucune manifestation n’était signalée vendredi, selon l’AFP.
Des milliers d’élèves étaient descendus dans les rues des principales villes du pays pour s’opposer à un décret modifiant les règles d’attribution des bourses. Il fixait à 19 ans l’âge maximum pour y avoir droit et exige au moins 12 de moyenne au bac alors que beaucoup de lycéens prennent du retard dans leur cursus, arrivant à l’université après 20 ans.
Ces modifications ont été introduites pour tenir compte des « évolutions économiques actuelles » du pays alors que le Gabon subit une profonde crise économique depuis la chute du prix du baril de pétrole en 2014. Si le cours de l’or noir est depuis remonté, il n’a toutefois pas retrouvé son niveau d’avant la crise.
Pour rappel, un plan d’aide financière du Fonds monétaire international (FMI) a été accordé en 2017 au Gabon en échange d’une diminution des dépenses publiques.