Le Gabon se porte mal. Ce pays africain, jadis plein d’espoir, fait aujourd’hui face à une situation des plus compliquées. Les nouveaux décideurs de Libreville, en plus de leur impopularité auprès du peuple, semble mener une politique terre brulée.
Provoquant la colère des lycéens suite à des changements du système de bourses d’études, le gouvernement a pris une décision extrême. Suspendre les cours dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre. « L’ensemble des établissements scolaires publics sont touchés par cette mesure de suspension des cours et, jeudi matin, les élèves de la maternelle jusqu’au lycée qui se sont rendus à l’école ont trouvé porte close », ont rapporté les médias locaux.
Dans un communiqué publié mercredi soir, le ministre de l’Éducation nationale, Michel Menga M’Essonne, a annoncé « la suspension des cours jusqu’à nouvel ordre ». Pour tenter d’apaiser la colère, le ministre de l’Éducation avait fait lundi et mardi la tournée des lycées pour expliquer cette nouvelle mesure. Dans certains établissements, il avait été copieusement hué.
De son côté, le Premier ministre, Julien Nkogue Bekale, avait défendu la nouvelle mesure devant la presse, invoquant notamment les difficultés économiques rencontrées par le Gabon. « L’État et le gouvernement ne ménageront aucun effort pour attribuer les bourses à nos étudiants brillants, mais nous n’allons pas encourager la médiocrité », avait-il déclaré.
Au moment où l’entourage du Chef de l’État semble avoir pris les commandes dans le pays aux ressources naturelles diversifiées, l’opposition vient de se ranger du côté des lycéens. Principale figure de l’opposition, Jean Ping, candidat battu à la présidentielle de 2016 par Ali Bongo Ondimba, mais qui revendique toujours sa victoire trois ans après, est l’un des principaux soutiens de ce mouvement de lycéens.
D’un montant de 83.000 francs CFA par mois (127 euros), la bourse représente un poste de dépense conséquent pour le gouvernement, mais également une aide précieuse pour les parents aux revenus les plus modestes. En effet, le pays, en crise depuis la baisse des cours de pétrole n’arrive plus à honorer ses engagements. Un plan d’aide financière du Fonds monétaire international (FMI) a été accordé en 2017 au Gabon en échange d’une diminution des dépenses publiques.