Les partisans de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont qualifié lundi d’« attaques gratuites » contre leur camp des déclarations faites aux États-Unis par le nouveau président de la RDC, Félix Tshisekedi.
Lors d’un séjour à Washington, le président Tshisekedi a demandé l’aide des États-Unis pour sortir la RDC de la crise dans laquelle elle se trouve depuis des décennies. Et il avait mis en cause le pouvoir précédent.
Estimant avoir hérité d’un pays « au bord du gouffre » lors de son élection fin 2018 face au sortant Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a assuré que son élection avait permis l’avènement en RDC d’un « équilibre » qui « est à encourager ».
« C’est pour ça que je suis ici. Pour demander au partenaire traditionnel de la République démocratique du Congo que sont les États-Unis de nous accompagner afin que cet équilibre qui aujourd’hui est fragile se solidifie », a poursuivi M. Tshisekedi lors d’une conférence organisée par le cercle de réflexion Council on Foreign Relations.
Le président Tshisekedi a déclaré vouloir « déboulonner le système dictatorial qui était en place » en combattant « la corruption, la gabegie, la mauvaise gouvernance » et « les arrestations arbitraires ».
Dans un communiqué, le Front commun pour le Congo (FCC), qui rassemble les chefs de la coalition pro-Kabila, fustige « la gravité des attaques gratuites et des accusations infondées dont il ne cesse de faire l’objet de la part des personnalités qui sont pourtant aujourd’hui ses partenaires ».
Les deux camps ont signé un accord de coalition gouvernementale « pour gérer ensemble » après les élections générales du 30 décembre donnant Tshisekedi vainqueur de la présidentielle et attribuant au FCC l’écrasante majorité des sièges à l’Assemblée nationale et au Sénat.
« Le FCC regrette la teneur de certains propos militants tenus par le chef de l’État à l’occasion de cette visite » aux États-Unis, indique le communiqué, qui cite des extraits des déclarations de Tshisekedi.
À Kinshasa (sud-ouest) et à Lubumbashi (sud-est), des heurts ont éclaté lundi entre pro-Tshisekedi et pro-Kabila en marge de la campagne pour l’élection des gouverneurs des provinces prévue mercredi.