La guerre de Tripoli, tant redoutée, va commencer, car le Maréchal Haftar a demandé à ses forces d’entrer dans la capitale libyenne. Le choc avec les loyalistes, au service du premier ministre Fayez Al-Sarraj sera inévitable, et donc la guerre.
Si, rien n’arrête la machine infernale mise en branle, Tripoli sera à feu et à sang, et l’issue de la confrontation, devrait tourner à l’avantage de Haftar. En tout cas, dans le court terme, car il a des hommes aguerris et un armement conséquent.
Mais, le jeu des alliances, au niveau du monde arabe et, avec les occidentaux, pourrait compliquer la tache, à long terme. Les enjeux politiques et économiques sont énormes et l’inimitié entre les souteneurs de Haftar et ceux de Al-Sarraj, très grande.
L’homme fort de Benghazi est soutenu par l’Égypte, la Russie, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et la France. Au mois de janvier dernier, ses troupes ont fait place nette dans le Fezzan, dans le désert saharien, une région située aux frontières de l’Algérie, du Tchad, du Niger et du Soudan.
Ce succès militaire a renforcé le poids politique du Maréchal qui exige une redistribution du pouvoir et des ressources tirées de l’exploitation pétrolière.
Une rencontre au sommet entre Haftar et Al-Sarraj a été organisée à Abu Dhabi, le 27 février dernier et aurait dû permettre d’aplanir les différends entre les deux hommes. Mais la décision du Maréchal de lancer une offensive sur Tripoli est une claire indication que le dialogue n’a pas prospéré.
Pourtant personne n’a vraiment intérêt que le chaos libyen, plus ou moins stabilisé, ne fasse une nouvelle éruption volcanique. En même temps, une guerre inachevée est la pire des solutions.
Haftar a-t-il les moyens de s’imposer à toute la Libye, comme naguère Kadhafi ? Rien n’est moins sûr ! Il semble, cependant avoir les meilleurs atouts.