Le président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika a demandé pardon mercredi aux Algériens dans une « lettre d’adieux » publiée par l’agence officielle APS. Et ce, tout en assurant avoir gouverné avec « sincérité et loyauté », au lendemain de son départ du pouvoir sous la pression de la rue.
Confronté à près d’un mois d’une contestation inédite, et défié ces derniers jours par l’armée, le président démissionnaire a finalement remis mardi soir sa démission. Dans sa lettre, il indique se « retirer désormais chez (lui) », sans autre précision.
« Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l’avenir de notre pays » et « je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser », a écrit Bouteflika dans cette lettre adressée aux algériens.
« Je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message » et « demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j’aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes », poursuit l’ancien président, qui se présente comme « désormais simple citoyen ».
À la tête de l’État pendant 20 ans, plus qu’aucun de ses prédécesseurs, Bouteflika se dit « fier » de sa « contribution à ce que l’Algérie ait amorcé le 21ème siècle en étant dans une situation meilleure » et des « progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien ».
« L’erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard » et « comme toute chose a une fin, je vous fais mes adieux même s’il n’est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments », ajoute le chef de l’État déchu.