Un attentat suicide et une attaque du groupe terroriste nigérian Boko Haram ont ciblé mardi soir N’Guigmi, dans la région de Diffa, dans le Sud-Est du Niger. Au moins dix civils ont été tués.
Il s’agit d’une double attaque. Deux femmes kamikazes se sont faites exploser et des hommes armés ont mené une attaque en tirant sur des civils dans un quartier puis sont repartis. « On a un bilan provisoire de dix morts plus les deux kamikazes », a expliqué à l’AFP Abba Kaya Issa, maire de N’Guigmi, qui accuse « des éléments de Boko Haram ».
« Une des kamikazes s’est faite exploser dans la cour de la maison d’un gendarme, à l’intérieur du camp de la gendarmerie et la deuxième a activé sa ceinture d’explosifs entre la mairie, le camp des gendarmes et la Préfecture », a-t-il détaillé.
C’est la première attaque d’envergure visant le cœur de N’Guigmi, une commune située au nord de Diffa, près du lac Tchad. Elle intervient toutefois après une série d’autres attaques le week-end dernier et ces dernières semaines dans le Sud-Est du Niger.
Samedi dernier, une série d’attaques a fait 14 morts dans quatre localités du Sud-Est nigérien, selon un bilan du gouvernorat de la région de Diffa.
« Nous avons constaté une résurgence des activités de Boko Haram contre les populations qui lui ont tourné le dos » en refusant de « collaborer », a reconnu Mohamed Mouddour, le gouverneur de Diffa, à la télévision publique.
Jeudi dernier, les terroristes avaient déjà tué huit personnes, dont une femme, à Karidi, un village de la commune de Gueskérou, dans le Sud-Est, près du Nigeria, selon les autorités locales.
Le 9 mars, sept membres des forces armées nigériennes ont péri dans une attaque du groupe terroriste près de cette même localité de Gueskérou. Le 16 février, sept soldats avaient été tués après l’attaque de leur position par Boko Haram à Chétima Wangou, un village très proche de la frontière nigériane.