Des milliers d’étudiants rejoints par des professionnels de la Santé manifestent à Alger mardi. Ils réclament à nouveau le départ du président Abdelaziz Bouteflika qui a répété la veille qu’il n’entendait pas partir.
Les étudiants de plusieurs campus de la capitale rassemblés sur une place du centre d’Alger, après avoir sillonné les rues, ont été rejoints par de nombreux professionnels du secteur médical (médecins, infirmiers…). D’autres manifestations d’étudiants et de professionnels de la Santé ont été signalées dans plusieurs autres villes du pays par les médias algériens et les réseaux sociaux.
Abdelaziz Bouteflika, 82 ans est confronté à une contestation inédite depuis son élection à la tête de l’État il y a 20 ans. Affaibli par les séquelles d’un AVC depuis 2013, le président algérien a finalement renoncé le 11 mars à briguer un 5ème mandat.
Mais il a prolongé son actuel mandat sine die en repoussant la présidentielle -initialement prévue le 18 avril- à après une future Conférence nationale chargée de réformer le pays et d’élaborer une nouvelle Constitution.
Une décision qui a été très majoritairement rejetée par la rue vendredi, le 4ème vendredi consécutif de manifestations monstres à travers l’Algérie pour réclamer le départ du pouvoir de Bouteflika, de son entourage et du « système » au pouvoir.
Lundi soir, le chef de l’État a néanmoins réitéré, dans un message à l’occasion de la Fête de la Victoire du 19 mars 1962, sa volonté de remettre le pouvoir à un successeur qui sera élu lors du prochain scrutin, soit bien après l’expiration constitutionnelle de son mandat, le 28 avril.
À Moscou, le nouveau vice-Premier ministre et chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a confirmé que le président Bouteflika transmettrait le pouvoir à un successeur, élu « librement et en toute transparence » lors d’une présidentielle, dont la date sera définie « prochainement » par la future Conférence nationale.