Malgré les multiples marches et mouvements de protestation réclamant son départ, le président Algérien, Abdelaziz Bouteflika, est bien déterminé à garder son fauteuil. Dans un message rendu public ce lundi, le président a annoncé qu’il prolongerait son 4e mandat au-delà de son terme constitutionnel.
Abdelaziz Bouteflika présidera à la destinée de l’Algérie même après la fin de son mandat prévue le 28 avril prochain. Dans un message adressé au peuple algérien, le chef de l’État a annoncé qu’il prolongerait son 4ème mandat jusqu’à l’organisation d’un nouveau scrutin à l’issue d’un processus de révision constitutionnelle. « Que l’Algérie vive, dans un avenir proche, une transition harmonieuse et assiste à la remise de ses rênes à une nouvelle génération (…) tel est l’objectif suprême que je me suis engagé à concrétiser avant la fin de mon mandat présidentiel, à vos côtés et à votre service », a souligné le chef de l’État dans ce message, publié par les médias d’État.
Le message, adressé au peuple algérien à l’occasion de la fête de la Victoire sur le colonisateur français, a rappelé que « la Conférence nationale » chargée de changer le « régime de gouvernance » de l’Algérie et de « renouveler ses systèmes politique, économique et social » du pays se tiendra « dans un très proche avenir », mais sans préciser la date exacte ni les modalités de son fonctionnement.
Selon plusieurs sources, la transmission du pouvoir risque de prendre plus d’un an. En effet, vu l’ampleur de la tâche, à savoir la désignation des participants et l’organisation des travaux de la Conférence, l’élaboration d’une nouvelle Constitution, l’organisation d’un référendum en plus de la convocation et la tenue d’une présidentielle, les algériens risquent d’attendre encore plusieurs mois avant le changement.
Le peuple a dit non !
Au pouvoir depuis 20 ans, le président Bouteflika, 82 ans, est affaibli par les séquelles d’un AVC qui l’a empêché depuis 2013 de s’adresser de vive voix aux Algériens et ont rendu rares ses apparitions publiques. Il fait face depuis plusieurs semaines à une large vague de protestation populaire réclamant son départ ainsi que tous les membres de son « clan ». Devant ces contestations inédites, il avait choisi de faire profil bas en renonçant officiellement, le 11 mars dernier, à briguer un 5e mandat présidentiel.
Toutefois, le président avait trouvé un bon moyen de contourner la volonté populaire. En repoussant la présidentielle prévue initialement le 18 avril prochain et en liant son départ à la fin des travaux de la conférence nationale de révision de la constitution, Bouteflika compte garder encore son fauteuil de président. Vendredi, des millions d’Algériens sont à nouveau descendus dans la rue pour exprimer leur refus de la prolongation de fait de son actuel mandat.