Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu jeudi qu’en « finir » avec l’épidémie d’Ebola en RDC prendrait encore six mois. L’OMS a toutefois mis en garde contre une aggravation de l’insécurité.
Déclarée le 1er août 2018, la dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais a tué 584 personnes pour 927 cas, selon les derniers chiffres du ministère congolais de la Santé. « Notre objectif est maintenant d’en finir au cours des six prochains mois. Mais en même temps, il est toujours bon de planifier au-delà pour se préparer à toute éventualité », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse à Genève, de retour de République démocratique du Congo.
L’épidémie a démarré dans le Nord-Kivu (nord-est) avant de toucher la province voisine de l’Ituri. La lutte contre l’épidémie a été perturbée par des attaques de groupes armés dans cette région en proie à plusieurs conflits.
La semaine dernière, l’ONG Médecins Sans Frontières a suspendu ses activités de lutte contre Ebola à Katwa et à Butembo, dans le Nord-Kivu, à la suite d’attaques contre deux centres de traitement. MSF estime que la riposte « ne parvient pas à maîtriser » l’épidémie en RDC et impute cet échec à la militarisation de la réponse et au manque de confiance des communautés affectées.
Jeudi encore, un centre de transit a été attaqué « par la population en colère suite au décès d’une personne » à Mambowa-Biena dans le territoire du Lubero, a indiqué à l’AFP un responsable administratif local, Richard Nyembo. Un jeune homme a été tué par une balle perdue alors que les forces de l’ordre lançaient des tirs de sommation contre les assaillants, selon la presse congolaise.
Le Dr Tedros a jugé jeudi qu’« il était faux » de parler d’échec. « L’épidémie a été contenue dans une zone géographique appelée Nord-Kivu et elle ne s’est pas étendue à d’autres parties du pays et aux pays voisins ». Le directeur de l’OMS a également précisé que le nombre de nouveaux cas avait été réduit de moitié depuis janvier, avec une moyenne de 25 cas par semaine dans le pays actuellement, contre 50 en début d’année.