L’ONU a entrepris d’élaborer une stratégie de retrait progressif de Casques bleus de République démocratique du Congo (RDC). Cette stratégie pourrait se traduire à moyen terme par de premiers ajustements et changements de priorités.
Les Nations unies sont présentes en RDC depuis une vingtaine d’années et la Monusco, avec ses quelque 16.000 Casques bleus, représente l’une de ses missions actuelles les plus importantes et les plus coûteuses.
Après l’élection d’un président, une ouverture de l’espace politique et une amélioration de la situation sécuritaire dans plusieurs régions, « nous allons ajuster progressivement la Monusco, tant dans sa taille que dans sa mission et sa présence », a souligné un responsable de l’ONU sous couvert d’anonymat, cité par l‘AFP.
À moyen terme, la Monusco peut être réduite dans des proportions relativement modestes, selon la source de l’AFP. « Nous devons travailler avec les Congolais sur un processus conduisant à une stratégie de sortie progressive », résume ce responsable.
À la différence de l’ex-président Joseph Kabila qui réclamait régulièrement le départ de la Monusco, le nouveau chef d’État Félix Tshisekedi a plutôt montré jusqu’à présent de bonnes dispositions à l’égard de l’ONU.
En conséquence, le Conseil de sécurité pourrait être amené fin mars, à l’échéance du mandat de la Monusco, à la prolonger de sept mois sans grands changements fondamentaux. En juin, lors de la renégociation annuelle du budget des opérations de paix de l’ONU, l’enveloppe consacrée à la RD Congo (1,11 milliard de dollars par an) ne serait fixée que pour six mois.
Dans plusieurs régions, l’ONU a constaté un intérêt croissant de groupes armés à déposer les armes et à rejoindre un processus de réintégration, notamment dans le Kasai ou en Ituri, selon le responsable de l’ONU.
Les violences continuent en revanche dans le Kivu (est) et l’ONU devra probablement renforcer à terme ses contingents dans cette partie du territoire alors qu’elle allégera sa présence dans l’ouest, selon la source de l’ONU citée par l’AFP.