Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera, a déclaré à des journalistes que Kigali détenait des informations selon lesquelles « le Congrès national rwandais (RNC) reçoit le soutien d’Ougandais ». Une accusation fermement démentie par Kampala.
« Nous ne voyons pas pourquoi le RNC devrait faire partie d’une équation entre le Rwanda et l’Ouganda. Nous n’y voyons aucune logique, mais il opère toujours en Ouganda », a insisté le ministre rwandais, cité par l’AFP.
Le RNC, un parti d’opposition, est accusé par Kigali de fomenter une rébellion, ce qu’il nie. Il a été fondé par un ancien compagnon de lutte du président Paul Kagame, au pouvoir au Rwanda depuis la fin du génocide en 1994, l’ancien chef d’état-major de l’armée, Faustin Kayumba Nyamwasa, condamné par contumace à de lourdes peines, notamment pour atteinte à la sécurité de l’État, et qui vit en exil en Afrique du Sud.
Jeudi dernier, le Rwanda avait mis en garde ses ressortissants contre tout séjour en Ouganda, les prévenant qu’ils risquaient d’être victimes d’arrestations arbitraires, de tortures et d’expulsions. Quelque 986 Rwandais ont récemment été expulsés d’Ouganda, selon Kigali.
Kampala a rejeté mardi ces accusations. « Il est faux de dire que l’Ouganda abrite des éléments combattant le régime au Rwanda », a assuré le ministre des Affaires étrangères, Sam Kutesa, dans un communiqué. Selon lui, l’Ouganda ne permet à personne d’utiliser son territoire comme base pour menacer un pays voisin.
La querelle entre le Rwanda et l’Ouganda affaiblit la Communauté d’Afrique de l’Est, une organisation économique qui regroupe six pays de la région. Les deux pays sont dirigés par d’anciens rebelles qui sont parvenus au pouvoir par la voie des armes.