Le sprint final de la dernière semaine de campagne électorale consacre l’échappée solitaire du candidat Macky Sall qui vient de faire tomber Thiès dans son escarcelle.
La chute définitive de cette localité qui était naguère le fief de Idrissa Seck fait s’envoler les dernières illusions d’un candidat qui va réussir la passe négative de…trois. Jamais deux échecs sans trois : 2007, 2012 et 2019 pour l’homme qui s’était autoproclamé « 4ème Président », avant de subir une humiliante déconvenue.
L’extraordinaire marée humaine qui a déferlé sur la « place de France », hier, ne laisse aucun doute sur l’issue du scrutin dans la capitale du rail. En vérité, Thiès était déjà conquise lors des législatives de 2017 avec la défaite retentissante de Seck dans le département. Ce qui l’avait privé d’un siège de député. Il avait, tout de même devancé BBY dans la ville ; mais cette fois ci, tout indique qu’il va boire le calice jusqu’à la lie.
La chute de Idrissa Seck à Thiès s’explique aisément par son comportement laxiste et/ou irresponsable dans la gestion des affaires de cette cité. Une fois élu, il s’est cru tout permis, jusqu’à déserter les lieux où sa présence était épisodique. Il a donc fini par lasser les Thièssois qui se révoltent contre quelqu’un qui n’a pas conscience de ses responsabilités et de l’immense honneur qui lui est fait par des citoyens libres qui l’ont investi de leur confiance.
Les échecs répétés de Idrissa Seck découlent de ses propres errements et, sans doute de son manque de leadership et de perspicacité politique. C’est ainsi qu’il a raté son moment en sortant de prison et s’est fait piéger par Wade. Depuis, il ne cesse de dégringoler.
Pendant ce temps, Macky Sall enfile les succès politiques et électoraux. Parce qu’il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Parce qu’il a su renoncer à toutes les positions politiques acquises sous la bannière de Wade, pour oser traverser le désert et aller à la rencontre du peuple sénégalais.
Après sa victoire historique du 25 mars 2012, il est resté fidèle à ses engagements et a travaillé rigoureusement pour la patrie. Comme son bilan, hors norme le démontre. L’homme est poli, respectueux, humble et ouvert. Ses aînés louent ses qualités de leader serein, ses camarades de parti, un meneur déterminé courageux, fidèle et sincère.
Depuis qu’il est entré en politique, Macky Sall n’a jamais été pris en défaut d’arrogance, si on peut dire. Tout le contraire d’Idrissa Seck qui s’était fait beaucoup d’adversaires au sein du PDS par son comportement hautain très décrié.
On comprend donc qu’aujourd’hui l’un mène une carrière politique exceptionnelle tandis que l’autre s’enfonce dans les abîmes du rejet populaire. « Il n’est pas crédible, plus personne ne croit en lui » est, comme une rengaine qui siffle continuellement dans les oreilles de l’ex-maire de Thiès.
Le rendez-vous de dimanche va porter un coup décisif à un politicien discrédité, un leader déchu et le tsunami populaire d’hier devrait lui dessiller les yeux. Mais lorsqu’on dégringole, et que la chute s’accélère, l’éclipse est totale.