Après avoir appelé ses partisans à « incendier les bureaux de vote et le matériel électoral », Abdoulaye Wade a pris le chemin des airs pour Conakry, la capitale de la République de Guinée. Ainsi, à 8 jours du scrutin présidentiel qu’il se propose d’empêcher, il s’éloigne du « théâtre des opérations ». Pour se mettre à l’abri ? Ou, pour aller chercher des…allumettes ?
Premier constat : ses enfants Karim et Sindiély sont bien au chaud à l’étranger et, lui aussi, s’y trouve maintenant. Le pyromane en chef abandonne ses troupes squelettiques et se trouve une porte de sortie « honorable ». Pour le moment !
S’il reste à Conakry suffisamment longtemps, il pourrait justifier la non tenue des « marches, sit-in, meetings » et autres manifestations qu’il disait vouloir organiser dans différentes localités du Sénégal, pendant ce qui reste de la campagne électorale.
Ce serait en violation de la loi, car, en période électorale, seuls les candidats officiels sont autorisés à battre campagne. Et, les autorités compétentes le lui avaient bien signifié. Un bras de fer était donc en vue, que le voyage surprise de Wade fait éviter, s’il ne le suspend seulement. Sans leur général, les maigres troupes PDS vont-elles défier les forces de l’ordre ? On verra bien !
Pour le moment, la campagne électorale bat son plein dans toutes les régions et personne n’a encore suivi les exhortations de Wade à commettre des actes délictuels et à en subir les conséquences judiciaires. Les paroles incendiaires de Wade sont donc des pétards mouillés jusqu’ici !
Certains opposants avaient repris les propos de leur mentor et affirmé qu’ils vont agir. La fermeté de la réaction de l’État a, peut-être, douché ces Tartarin des Tropiques. En tout cas, il ne leur reste plus que 8 jours pour passer à l’acte.
À moins d’opter pour la proposition absurde de Abdoul Mbaye, ancien premier ministre défroqué, de « contester les résultats des élections »…qui n’ont pas encore eu lieu. L’utilisation de certaines substances favorise la confusion dans l’esprit, c’est bien connu. Mais, il faut bien rappeler que la date de l’élection présidentielle est le 24 février 2019. Pas, avant !
Wade aura le temps de revenir de son périple mystérieux et solliciterait, qui sait, un accueil populaire de la part de ses partisans. À son retour, après un an et demi d’exil volontaire, il n’y a pas eu de déferlante. C’est pour quoi, sans doute, le départ vers Conakry s’est fait en catimini.