La justice tunisienne a condamné samedi à la prison à vie sept terroristes reconnus coupables d’implication dans des attentats, dont celui du fameux musée du Bardo. Ces attentats ont tué en 2015 en Tunisie 60 personnes, en majorité des touristes étrangers.
Deux procès étaient ouverts concernant les attentats au musée du Bardo à Tunis le 18 mars 2015 (21 touristes et un agent de sécurité tunisien tués) et dans une station balnéaire de Sousse le 26 juin 2015 (38 touristes tués dont 30 Britanniques). Au total, 51 Tunisiens sont jugés dans cette affaire.
En plus des 7 terroristes, d’autres Tunisiens ont été condamnés à des peines allant de six mois à 16 ans de prison, et 27 ont été acquittés, selon un porte-parole du parquet tunisien. Ce dernier a décidé de faire appel, selon l’AFP.
Selon le parquet tunisien, les dépositions des accusés lors des audiences ont mis en évidence d’importants liens entre les deux attentats revendiqués par le groupe terroristes État islamique (EI). Les verdicts ont été rendus après une dizaine d’audiences réparties sur un an et demi devant la cinquième chambre du tribunal de première instance de Tunis.
Lors de l’attentat contre le musée du Bardo, le premier en Tunisie à être revendiqué par l’EI, les deux assaillants avaient également blessé 43 personnes avant d’être abattus par les forces de sécurité.
Les investigations ont montré la présence d’amphétamines dans le corps de l’un des tireurs : Yassine Laabidi né en 1990. Le deuxième assaillant, Jaber Khachnaoui, né en 1994, s’était rendu en Syrie en décembre 2014 en passant par la Libye.
Dans cette affaire, l’un des accusés, Mahmoud Kechouri, a affirmé avoir préparé des plans et gardé des téléphones à la demande de Chamseddine Sandi. Il a également dit avoir préparé des cartes du musée, en détaillant les cibles envisagées. Cet ouvrier de 33 ans a justifié son aide « comme un devoir pour participer à l’émergence du califat » autoproclamé par l’EI en 2014, selon ses dépositions lues à l’audience.
Mais rares sont les dépositions à avoir apporté un réel éclairage sur les faits, écrit l’AFP. Des accusés sont uniquement poursuivis pour avoir été en contact via une application de messagerie avec d’autres suspects en fuite.