Une patrouille de Mirage 2000 français a procédé dimanche dans le nord du Tchad à des frappes aériennes, en appui de l’armée tchadienne. Objectif : arrêter une colonne de 40 pick-up d’un groupe armé en provenance de Libye, selon le gouvernement français.
Selon Paris, l’intervention des Mirage 2000 a « permis d’entraver cette progression hostile et de disperser la colonne » qui « s’infiltrait profondément en territoire tchadien », selon le communiqué du ministère des Armées français.
La colonne visée était celle de l’Union des forces de la résistance (UFR), a indiqué son porte-parole Youssouf Hamid, interrogé au téléphone par l’AFP depuis Libreville. Il a déploré le « tournant dangereux » pris par la France en intervenant militairement dans les « affaires internes » du Tchad.
La « colonne de mercenaires et terroristes » a été « neutralisée et mise hors d’état de nuire par nos forces aériennes appuyées par les forces Barkhane », a indiqué le colonel Azem Bermendoa Agouna, porte-parole de l’armée tchadienne dans un communiqué. « Les frontières tchadiennes sont sous contrôle et totalement sécurisées », a-t-il ajouté.
Les avions de combat de la force militaire française au Sahel Barkhane, partis de la base aérienne de N’Djamena, ont d’abord effectué un « show of force » au-dessus de la colonne qui a continué d’avancer malgré cet avertissement, selon Paris. Une seconde patrouille de Mirage 2000 a ensuite procédé à deux frappes.
« La colonne avait été repérée depuis au moins 48h. L’armée de l’air tchadienne avait déjà procédé à des frappes pour les stopper », avant de solliciter l’intervention française, a détaillé le porte-parole de l’état-major français, le colonel Patrik Steiger. Les frappes françaises ont eu lieu « entre le Tibesti et l’Ennedi », de même source, contre la colonne qui était jusqu’à 400 kilomètres à l’intérieur du pays.
Pour rappel, une colonne armée de l’UFR venue de l’est avait atteint en 2008 le cœur de N’Djamena et failli renverser le pouvoir du président Idriss Déby Itno. La France avait alors apporté une aide décisive aux forces tchadiennes, notamment en tenant l’aéroport et en permettant leur ravitaillement en munitions. L’UFR est dirigée comme en 2008 par Timane Erdimi, neveu du chef de l’État et membre comme lui de l’ethnie des Zaghawa, originaire du nord-est.