Un accord a été obtenu samedi à Khartoum entre 14 groupes armés et le gouvernement centrafricain sous l’égide de l’Union africaine (UA) et de l’ONU. Un accord qui relance l’espoir d’un retour à la paix dans un pays meurtri par des années de conflit.
Selon le gouvernement, l’accord dont les détails n’ont pas été rendus publics dans un premier temps, « devrait être paraphé » dimanche et signé « à Bangui dans quelques jours ». Il s’agit du 7ème accord, depuis 2012. Il a été annoncé dans un premier temps par le gouvernement centrafricain, puis confirmé par l’un des principaux groupes armés et par l’UA.
« Nous sommes en train d’affiner le projet d’accord dont la quasi-totalité des dispositions est acceptée de part et d’autre », s’est réjoui sur son compte Twitter Smaïl Chergui, commissaire de l’Union africaine (UA) à la paix et la sécurité, qui participe aux négociations de Khartoum.
« Nous nous félicitons qu’un consensus ait été trouvé sur les points de blocage qu’étaient l’amnistie et un gouvernement inclusif », a de son côté déclaré Aboubakar Sidik, un porte-parole de l’un des principaux groupes armés, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), cité par l’AFP.
Les pourparlers de paix de Khartoum, qui ont débuté le 25 janvier, avaient été suspendus jeudi à cause de désaccords, en particulier sur la question de l’amnistie des responsables de crimes et d’exactions.
Sous la pression de ses partenaires occidentaux, Bangui a toujours refusé une amnistie des chefs de guerre dont plusieurs sont sous sanctions de l’ONU ou cités pour violations des droits de l’Homme dans des rapports d’ONG. D’autres sont sous la menace d’un mandat d’arrêt.
Une Cour pénale spéciale (CPS) a été créée à Bangui pour juger les crimes commis dans le pays depuis 2003, mais son activité est limitée. En Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants en guerre depuis 2013, pas moins de sept accords de paix ont été signés en cinq ans, sans qu’aucun n’aboutisse au retour de la stabilité.
Le dialogue de Khartoum, préparé depuis juillet 2017 par l’UA et soutenu par les principaux partenaires de Bangui, se voulait plus ambitieux que les précédents. À la table des négociations se trouvaient en effet les principaux chefs de groupes armés ainsi qu’une importante délégation gouvernementale.