Les Tchadiens auront surement du mal à retenir le nom de leur ministre du pétrole. En effet, trois hommes ont occupé cette fonction pendant les dix derniers jours.
Le président Tchadien vient de nommer un nouveau ministre du Pétrole ce jeudi. Selon un décret présidentiel lu à la télévision d’État vendredi, Mahamat Hamid Koua, qui était secrétaire général adjoint du gouvernement, sera le troisième homme à occuper cette fonction ces dix derniers jours. Il remplace de ce fait Aziza Albachir, d’après ce décret signé du président tchadien Idriss Déby Itno. Le décret adressé au peuple ne dit rien toutefois sur les raisons de cette nomination.
L’ancienne ministre, Mme Albachri, était l’ancienne directrice générale adjointe de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), société étatique supervisant la production et la commercialisation du brut tchadien. Elle avait, à son tour, remplacé le 21 janvier Michel Boukar, à qui il avait été reproché d’avoir vendu un même bloc de pétrole à deux entreprises différentes, une chinoise et une taïwanaise. Aucune information n’indique aujourd’hui si l’ancienne ministre reprendra ses fonctions à la tête de la SHT.
Pour rappel, le Tchad est devenu un producteur du pétrole en 2003. Dépendant désormais de cette ressource naturelle, le pays a subit le choc de la baisse des prix du brut sur le marché international depuis 2014. Avec d’importantes répercussions sociales, le pays s’est retrouvé avec près de 40% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté. Le pays vit également au rythme de plusieurs scandales financiers.
Le président Déby, victime récemment d’une chute du haut d’une estrade avec l’ensemble de ses collaborateurs semble perdre de plus en plus de popularité. Son dernier déplacement en Israël en novembre dernier et sa réception du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qui s’est rendu à N’Djamena le 20 janvier ont accentué cette perte de popularité, confirment plusieurs observateurs.