La manifestation de l’opposition contre le régime du président Kabila pour exiger la tenue des élections présidentielles en 2016, à la fin du deuxième et dernier mandat en cours a basculé dans la violence hier dans les rues de Kinshasa. Deux policiers ont été tués et le siège de la ligue des jeunes du parti au pouvoir (PPRD) a été incendié.
À la suite de ces dérives brutales, la manifestation a été annulée.
Cette escalade était prévisible car le forcing du pouvoir pour imposer une prolongation du maintien de Kabila en tant que chef de l’Etat au-delà du terme de son mandat officiel ne peut être accepté par les opposants. Le simulacre de dialogue national organisé par Edem Kodjo a échoué et les manœuvres dilatoires du régime ne passent pas.
Le problème est que Kabila a tout fait pour rendre impossible l’organisation des élections dans le respect des délais constitutionnels. Le travail de recensement et de mise à jour du fichier électoral ne peut être bouclé à temps car il vient de commencer. Et il va être en cours pour seize (16)mois, longtemps après la fin du mandat de Kabila. Cela a été fait à dessein pour mettre l’opposition et la communauté internationale devant le fait accompli.
L’épreuve de force est donc imposée par le régime. L’opposition n’a pas d’autre choix que de faire face.
La RD CONGO est entrée dans une zone de conflit ouvert et il faut craindre que la situation ne dégénère. Kabila va s’accrocher coûte que coûte au pouvoir quitte à mettre le pays à feu et à sang.