La France semble être rattrapée par son passé colonial. La crise des migrants en Europe a poussé un haut responsable italien à mettre Paris devant ses responsabilités en Afrique.
La France responsable des maux de l’Afrique
« Si aujourd’hui il y a des gens qui partent c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains ». Cette phrase, lâchée par le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio a eu un effet de bombe sur les relations entre la France et l’Italie. Pourtant le responsable italien, également ministre du Développement économique n’a pas hésité à reconfirmer ses propos.
« Je pense que tout cela est vrai. La France est un de ces pays qui, parce qu’il imprime la monnaie de 14 pays africains, empêche le développement et contribue au départ des réfugiés. Si l’Europe veut en ce moment avoir un peu de courage elle doit avoir la force d’affronter le thème de la décolonisation de l’Afrique », a-t-il souligné devant la presse italienne.
Poursuivant son intervention, le responsable a souhaité que l’Union européenne prenne « des sanctions » contre les pays qui, à commencer par la France, sont selon lui à l’origine du drame des migrants en Méditerranée en les « faisant partir » d’Afrique.
Paris hausse le ton
La position du responsable italien, qui n’est pas le premier à critiquer virulemment la France, a provoqué une crise diplomatique entre les deux pays. L’ambassadrice d’Italie en France a été convoquée lundi au ministère français des Affaires étrangères après les propos du vice-président du Conseil italien, accusant la France « d’appauvrir l’Afrique » et d’aggraver la crise migratoire.
« Le directeur de cabinet de la ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a convoqué l’ambassadrice d’Italie (Teresa Castaldo) à la suite des propos inacceptables et sans objet tenus par des autorités italiennes hier » a souligné un communiqué du gouvernement Français.
Pour rappel, les relations entre Paris et Rome sont extrêmement tendues depuis l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite alliée aux antisystème en Italie en juin 2018. Plusieurs responsables italiens ont affiché clairement leur soutien au mouvement des gilets jaunes bousculant la présidence d’Emmanuel Macron en France.