Les autorités ougandaises ont expulsé du pays des salariés occupants des postes de responsabilité de la société de télécoms MTN Ouganda. Les autorités les accusent de « compromettre la sécurité nationale ».
MTN Ouganda, filiale du groupe sud-africain MTN, a confirmé dans un communiqué que ses deux employés ont été expulsés du pays, tout en exprimant son engagement à opérer « en respectant les lois du pays ».
La police ougandaise reproche à Olivier Prentout, un Français, et Annie Bilenge Tabura, une Rwandaise, des « actes qui compromettent la sécurité nationale », a indiqué Polly Namaye, porte-parole de la police, dans un communiqué.
« Nous pensons fermement que la déportation de ces deux étrangers, qui utilisaient leur emploi afin d’atteindre de vils objectifs, nous a permis de les empêcher de réaliser leur plan consistant à compromettre la sécurité nationale », indique la police ougandaise sans préciser la nature des « plans » allégués.
MTN Ouganda a par ailleurs affirmé ne pas être au courant d’une « quelconque enquête le concernant sur une violation alléguée de la sécurité nationale ». En juillet 2018, MTN Ouganda avait dit avoir été la cible d’une perquisition menée par des personnes affirmant appartenir aux services de renseignements ougandais.
La société de télécoms avait à l’époque qualifié cette action de « criminelle » et soutenu que deux de ses contractants avaient été « kidnappés » par ces hommes, et forcés à leur fournir l’accès au principal centre de données de MTN Ouganda. Le Rwanda et l’Ouganda entretiennent des relations tendues ces dernières années et s’accusent mutuellement d’espionnage.
L’Ouganda a déjà arrêté à plusieurs reprises par le passé des Rwandais soupçonnés d’espionnage, alors que le Rwanda accuse son voisin du nord de soutenir, avec le Burundi, des rebelles opposés au président rwandais Paul Kagame.