Les protestations antigouvernementales continuent de plus belle au Soudan. Plus de 800 manifestants ont été arrêtés au pas depuis le début il y a environ trois semaines de ces protestations, déclenchées par la hausse des prix du pain.
C’est devant le Parlement soudanais que le ministre de l’Intérieur Ahmed Bilal Osmane a annoncé « l’arrestation de 816 manifestants » depuis le début de la contestation qui a touché plusieurs villes y compris la capitale Khartoum.
« Les manifestations ont commencé pacifiquement, mais des voyous aux intentions cachées s’en sont servis pour s’adonner au pillage et au vol », a-t-il dit. Le ministre n’a pas fait allusion à l’arrestation de leaders de l’opposition, de militants et de journalistes dont des dizaines ont été interpellés par le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) selon des militants et opposants, cités par l’AFP.
Selon le ministre de l’Intérieur soudanais, 118 bâtiments, dont 18 de la police, avaient été détruits durant les manifestations, et 194 véhicules incendiés, dont 15 appartenant à des organisations internationales. Ces dernières semaines, plusieurs bâtiments et bureaux du parti du Congrès national (NCP) de M. El-Béchir ont été incendiés par des protestataires scandant “le peuple veut la chute du régime“.
En plein marasme économique, le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation provoqué par la hausse du prix du pain et les pénuries. Les protestations se sont vite transformées en un mouvement contre le régime de Omar El-Béchir qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’État en 1989.
Au moins 19 personnes, dont deux membres des forces de sécurité, ont été tuées durant les manifestations, selon les autorités. Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants et l’ONU a appelé à une enquête indépendante.