Les partisans de Marc Ravalomanana, candidat à la présidentielle de décembre, ont continué à manifester pacifiquement jeudi à Antananarivo. Ils exigent que la Haute Cour constitutionnelle disqualifie son rival donné gagnant Andry Rajoelina.
La plus haute instance juridique du pays a annoncé jeudi qu’elle rendrait son verdict le 8 janvier. Pour faire pression sur la HCC, un millier de pro-Ravalomanana sont de nouveau descendus dans la rue jeudi dans la capitale, pour la troisième fois depuis samedi, selon l’AFP.
L’ancien président Andry Rajoelina a remporté le second tour de la présidentielle organisé le 19 décembre, avec 55,66% des suffrages, contre 44,34% pour Marc Ravalomanana. Ce dernier a déposé des recours devant la Haute Cour constitutionnelle (HCC) pour contester les résultats.
Les partisans de Ravalomanana demandent la disqualification d’Andry Rajoelina pour « fraude et corruption » de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Malgré l’absence d’autorisation émanant du préfet de la ville d’Antananarivo, les forces de l’ordre ont laissé les manifestants occuper la place centrale du 13 Mai, sur le parvis de l’hôtel de ville. Contrairement à la veille mercredi, elles n’ont pas fait usage de la force. Les pro-Ravalomanana ont prévu de manifester jusqu’aux délibérations de la HCC.
Madagascar, grande île de l’océan Indien, connaît régulièrement des périodes d’instabilité politique depuis son indépendance de la France en 1960.
Pour les observateurs, l’élection de 2018 a pris le tour d’un « règlement de comptes » entre Marc Ravalomanana, qui a quitté le pouvoir en 2009 sous la pression de la rue et de l’armée qui avait confié le pouvoir à l’opposant Andry Rajoelina. Les deux hommes avaient été interdits de candidature à la présidentielle de 2013 dans le cadre d’un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.