Le diplomate et ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a été nommé représentant du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique. Le diplomate remplace ainsi le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga, dont le mandat s’achevait à la fin de l’année.
« Le Sénégal est encore à l’honneur sur la scène internationale. En effet, l’ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Monsieur Mankeur Ndiaye, vient d’être nommé Représentant du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique avec rang de secrétaire général adjoint des Nations unies », s’est réjoui dans un communiqué le chef de la diplomatie sénégalaise, Sidiki Kaba, relayé par les agences de presse.
Âgé de 58 ans, le nouvel émissaire de l’ONU a été ministre des Affaires étrangères du président Macky Sall d’octobre 2012 à septembre 2017, servant sous trois Premiers ministres. Il avait auparavant été ambassadeur, notamment à Paris.
Le Conseil de sécurité a renouvelé le 13 décembre jusqu’à fin 2019 la mission de paix de l’ONU en Centrafrique, au terme de difficiles et longues négociations entre la France, les États-Unis et la Russie qui exerce une influence croissante dans cette ancienne colonie française.
La résolution prévoit le maintien dans le pays d’une force de Casques bleus pouvant comprendre jusqu’à 11.650 militaires et 2.080 policiers.
La MINUSCA critiquée
Mankeur Ndiaye prend ses fonctions alors que la mission onusienne dans le pays (MINUSCA) est régulièrement accusée de « passivité » face aux violences des groupes armés qui occupent 80% du territoire centrafricain. Le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga, qui était en poste depuis 2015, a lui-même reconnu que les troupes de l’ONU en Centrafrique avaient été dans « l’incapacité » de prévenir un massacre de près de 100 civils commis par un de ces groupes armés le 15 novembre à Alindao (centre).
Amnesty International a exigé « une enquête approfondie, immédiate et impartiale » sur ces évènements d’Alindao. Selon l’ONG de défense des droits de l’homme, citant « plusieurs témoins sur place », les soldats mauritaniens de la Minusca présents « n’ont pas répondu » à l’attaque du groupe armé, « mais se sont au contraire retirés laissant des milliers de civils sans protection ».
Depuis 2012, une majeure partie de la Centrafrique connaît des violences intercommunautaires. Ce pays pauvre de 4,5 millions d’habitants vit sous la coupe de groupes armés se disputant ses richesses minières.