Un incendie a détruit à Kinshasa 80% du matériel électoral destiné à la capitale, dont les controversées « machines à voter ». Un incident qui intervient dans un contexte de violences qui s’accentuent à travers la République démocratique du Congo (RDC) avant les élections présidentielles du 23 décembre.
L’incendie est d’origine criminelle, selon les autorités congolaises, et a ravagé un entrepôt de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). « Le feu a consumé le matériel destiné à 19 des 24 communes de Kinshasa », a déclaré dans une conférence de presse le président de Céni, Corneille Nangaa.
La capitale-province représente quelque 11% des inscrits dans toute la RDC avec 4,4 millions d’électeurs enregistrés.
Le feu a brûlé près de 8.000 machines à voter sur les 10.368 prévues pour Kinshasa. « Ce qui était prévu comme surplus ou réserve (de matériel électoral), une partie va devoir être ramenée à Kinshasa pour son déploiement dans la capitale et couvrir près de 8.000 bureaux de vote », a souligné le président de la Céni.
Les machines à voter sont devenues l’un des enjeux de la campagne et des élections. L’un des candidats de l’opposition, Martin Fayulu refuse l’utilisation de ces écrans tactiles qui doivent permettre aux électeurs de choisir leurs candidats et imprimer leur bulletin de vote.
La coalition politique autour du président sortant Joseph Kabila a accusé Martin Fayulu d’inviter ses militants et sympathisants à détruire le matériel électoral de manière à empêcher la Commission électorale d’organiser les scrutins.
Les élections présidentielle, législatives et provinciales du 23 décembre doivent désigner le successeur du président Kabila, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat. Un peu plus de 40 millions d’électeurs ont été enregistrés dans le plus grand pays d’Afrique centrale qui n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir.