Le Pacte mondial sur les migrations des Nations unies a été approuvé lundi à Marrakech (Maroc), devant 150 pays réunis en conférence intergouvernementale. Le Pacte sur les migrations doit encore faire l’objet d’un ultime vote de ratification, le 19 décembre à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Ce Pacte a été adopté ainsi malgré le critiques des nationalistes et des partisans de la fermeture des frontières. « Nous ne devons pas succomber à la peur » sur la migration, a exhorté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avant la proclamation orale de ce texte destiné à renforcer la coopération internationale pour une « migration sûre, ordonnée et régulière ».
Le Pacte mondial sur les migrations a soulevé de vives critiques de la part des partisans de la fermeture des frontières, jusqu’à faire éclater la coalition gouvernementale en Belgique, avec la démission des ministres issus du parti nationaliste flamand.
Selon les observateurs, la conférence de Marrakech, prévue sur deux jours, devait être une étape purement formelle dans ce processus. Mais, le sujet déchaînant les passions, une quinzaine de pays ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision sur le texte. Huit pays se sont retirés du processus après avoir approuvé le texte le 13 juillet à New York (Autriche, Australie, République Tchèque, République Dominicaine, Hongrie, Lettonie, Pologne et Slovaquie) et sept ont souhaité plus de consultations internes (Belgique, Bulgarie, Estonie, Italie, Slovénie et Suisse), selon Louise Arbour, la représentante spéciale de l’ONU pour les migrations.
Les États-unis, qui s’étaient retirés de l’élaboration du texte en décembre 2017 en le jugeant contraire à la politique d’immigration du président Donald Trump, ont lancé vendredi dernier une nouvelle salve contre le Pacte et contre toute forme de “gouvernance mondiale“.
Alors qu’en Europe les partis d’extrême droite et les populistes brandissent le Pacte comme un épouvantail à l’approche des élections européennes de mai 2019, la chancelière allemande Angela Merkel est venue le soutenir en personne, tout comme les chefs de gouvernement espagnol Pedro Sanchez, grec Alexis Tsipras ou belge Charles Michel, ce dernier ayant donc maintenu son déplacement au prix de l’unité de sa coalition.
Non contraignant, le Pacte recense des principes (défense des droits de l’Homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale) et liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations (échanges d’information et d’expertises, intégration des migrants, etc.). Il interdit les détentions arbitraires, n’autorisant les arrestations qu’en dernier recours.