Le Niger a décrété vendredi l’état d’urgence dans trois départements du sud-ouest. Ces régions sont limitrophes au Burkina et souvent victimes d’attaques meurtrières de groupes terroristes.
L’état d’urgence a été ainsi décrétée dans les départements de Say, de Torodi et de Téra dans la région de Tillabéri, selon un communiqué du gouvernement lu à la télévision d’État. Tillabéri, région du sud-ouest nigérien, est toute proche de l’Est du Burkina Faso, théâtre d’attaques terroristes depuis plusieurs mois.
Les trois départements nigériens où l’état d’urgence a été décrété font l’objet d’attaques organisées, perpétrées par des groupes terroristes, mettant en péril l’ordre public et la sécurité des personnes et des biens, a justifié le gouvernement.
L’état d’urgence accordera notamment des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité sur les théâtres des opérations, dont celui d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit, selon une source sécuritaire, citée par l’AFP. La mesure est en vigueur depuis mars 2017 dans cinq autres départements de Tillabéri, en raison d’incursions meurtrières attribuées à des groupes terroristes maliens.
Mi-novembre, deux gendarmes ont été tués et un autre blessé lors de l’attaque par des terroristes présumés d’un poste de gendarmerie à Makalondi (dans le département de Torodi), à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Niamey.
Un prêtre italien qui vivait depuis onze ans au Niger y avait notamment été enlevé le 17 septembre par des hommes armés venus sur des motos à son domicile dans cette région proche du Burkina Faso. Fin octobre, l’armée a été massivement déployée dans cette zone pour chasser des terroristes qui tentaient de s’y implanter.
En 2015, Niamey avait déjà décrété l’état d’urgence dans la région de Diffa (sud-est), victime d’incursions meurtrières du groupe islamiste Boko Haram établi dans le nord-est du Nigeria. Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger apparaît comme l’un des pays les plus stables dans une zone en proie aux troubles.