Le général Gilbert Diendéré a nié lundi avoir été le cerveau de la tentative de coup d’État de 2015 au Burkina Faso. Le général comparaissait devant le tribunal militaire de Ouagadougou.
Gilbert Diendéré a en effet nié avoir commandité, planifié, organisé ou exécuté le coup d’État du 16 septembre 2015. L’ancien chef de la garde prétorienne du président Blaise Compaoré, renversé il y a quatre ans, a déclaré à la barre qu’il a « juste assumé une situation donnée, sur les conseils des médiateurs et après accord de la hiérarchie militaire ». Selon l’AFP, le général comparaissait au tribunal habillé en treillis militaire et béret rouge. Sa comparution était attendue depuis le début du procès en février.
Le général Diendéré, qui avait pris la tête du putsch manqué, est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, trahison et meurtre, lors des événements qui ont fait 14 morts et 270 blessés. Ex-Chef du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), l’unité d’élite de l’armée qui a perpétré le coup d’État, le général Diendéré avait pris la tête du Conseil national pour la démocratie, organe dirigeant des putschistes, avant de rendre le pouvoir face à la pression populaire et à l’armée loyaliste.
Le RSP était la garde prétorienne de l’ex-président Compaoré, chassé par un soulèvement populaire en octobre 2014. Le Régiment a été dissous après la tentative de putsch par le régime de transition qui avait succédé au régime Compaoré.
Sur les bancs du public, une centaine de personnes assistaient au procès lundi matin, une centaine d’autres attendant à l’extérieur de pouvoir entrer. Le second cerveau présumé du putsch, le général Djibrill Bassolé, était présent lui aussi lundi matin. Ancien ministre des Affaires étrangères du régime Compaoré, il bénéficie d’une liberté provisoire, tandis que le général Diendéré est en détention.