Trop peu, trop tard tel est le commentaire qui s’impose sur la décision prise par les candidats Casimir Oyé Mba et Guy Nzouba Ndama de se rallier derrière Jean Ping à onze (11) jours du scrutin présidentiel.
Pourquoi une telle volte-face ? Un éclair de lucidité aussi tardif est plutôt signe d’une panique face à des électeurs qui les boudent et qui ne viennent pas à leurs meetings.
Casimir Oyé Mba est coutumier du fait : comme en 2009 il avait désisté à quelques jours du vote pour soutenir alors Ali Bongo. Cette fois-ci, il fait encore machine arrière après avoir pourtant affirmé urbi et orbi qu’il irait jusqu’au bout. Il est définitivement le « candidat non partant », toujours généreux en déclarations tonitruantes mais peu courageux pour passer à l’action. Les Gabonais ont tourné le dos à cet homme indigne de leur confiance.
Que dire de Guy Ndama ? Il a démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale au dernier moment pour faire un chantage politique qui n’a pas prospéré. Rejeté par l’opinion après des semaines de tentative de séduction, il a compris que sa candidature était une impasse et qu’il allait subir une humiliation le 27 août. L’évident est que ces ralliés de la dernière heure sont désespérés et ne peuvent faire basculer l’élection.
Si l’opposition avait présenté un candidat unique dès le début, peut-être pourrait-elle nourrir au moins une certaine illusion. Mais les opposants ont raté le train de l’histoire et le « coup politique » des retrouvailles de façade ne change rien à l’affaire.
De nombreux autres candidats sont en lice (au total il y a 14 candidats) et même ceux qui viennent de rallier Ping à savoir Oyé Mba et Nzouba Ndama vont rester dans les bulletins de vote car il est trop tard pour tout refaire. Ils vont donc frustrer et dérouter leurs partisans aussi peu nombreux soient-ils qui ne vont pas respecter des consignes de vote sans rime ni raison.
Si l’union s’imposait pourquoi ne pas l’avoir préconisée et réalisée depuis le début ? La peur de la défaite n’est pas bonne conseillère. L’acte posé par les « ralliés » les discréditent encore davantage auprès de l’opinion qui va l’interpréter comme un acte de lâcheté. Il va donc produire un effet boomerang contre les opposants. En vérité Ali Bongo peut se frotter les mains. Ses adversaires sont dans la tourmente à quelques jours d’une présidentielle où il mène, plus que jamais, la course en tête.