L’armée tchadienne vient d’annoncer avoir sécuriser une partie de sa frontière avec la Libye. Le ministre de la Défense tchadien a affirmé samedi que l’armée avait « délogé et dégagé l’ennemi » à Miski dans le Tibesti, région du nord en proie à des violences.
À Miski, des combats opposent depuis plusieurs jours l’armée tchadienne à un comité autoproclamé d’autodéfense d’habitants du massif du Tibesti. Le ministre tchadien s’est rendu sur place samedi en visite, a rapporté dimanche la télévision d’État. « Nous sommes à Miski, nous avons délogé l’ennemi, dégagé l’ennemi », a déclaré le général Daoud Yaya devant des troupes, après une visite avec un chef de l’armée, selon le média d’État.
La zone désertique et montagneuse du Tibesti (nord-ouest), frontalière de la Libye et du Niger, est en proie à des tensions accrues depuis trois mois. En août, une attaque de rebelles tchadiens depuis la Libye sur la localité aurifère de Kouri Bougoudi, dans la même région, a été suivie d’une riposte militaire musclée.
Depuis, les combats sont fréquents dans la zone. Selon N’Djamena, le déploiement militaire vise à « nettoyer les localités aurifères des orpailleurs illégaux et des trafiquants d’armes ou d’êtres humains ».
Pour rappel, le comité autoproclamé d’autodéfense d’habitants du massif du Tibesti, créé début novembre dans la circonscription de Yebbi-Bou, proteste contre « l’opération punitive de l’armée tchadienne » dans la zone de Miksi et veut y « défaire » l’armée.
Un responsable des services de sécurité a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat que N’Djamena avait déployé un fort dispositif militaire dans la zone de Miski. Des bombardements aériens y ont eu lieu ces derniers jours.
L’extrême-nord du Tchad est une immensité désertique aux montagnes présumées riches en métaux précieux, habitée par des Toubou. Peu contrôlée, cette zone est propice à de nombreux trafics entre le Tchad, le Soudan, le Niger et la Libye. Plusieurs groupes rebelles tchadiens sont présents dans ces pays frontaliers.