Le Burkina Faso est confronté à la montée de l’insécurité et des attaques terroristes sur son territoire.

Des parties du Nord et de l’Est du Burkina sont désormais contrôlées, du moins constamment harcelées par les terroristes, selon les conclusions de plusieurs observateurs. Ces zones seraient en effet désormais classés « rouges » par les chancelleries occidentales.

En cause, les attaques récurrentes et les risque d’enlèvement. Les attaques islamistes ont fait 229 morts depuis 2015, selon le bilan officiel annoncé fin septembre par le ministre des Affaires étrangères Alpha Barry aux Nations unies. D’après les témoignages et les services sécuritaires, les terroristes viennent du Niger et du Mali mais aussi du Burkina.

Les attaques sont essentiellement attribuées à Ansaroul Islam et au Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) mais d’autres groupuscules pourraient aussi être actifs, selon une source sécuritaire, citée par l’AFP, qui estime les combattants « à moins de 500 ».

Les terroristes étendent petit à petit leur territoire, faisant fuir les représentants de l’administration mais aussi certains habitants de petites localités (40.000 déplacés internes).

Selon des témoignages, la stratégie des terroristes-jihadistes dans le Nord comme dans l’Est est similaire. Des prédicateurs, parfois locaux, parfois itinérants, ont préparé le terrain, distillant depuis des années des prêches louant un « vrai islam » opposé à un « faux islam » pratiqué par les populations locales et notamment les chefferies traditionnelles, souvent nanties par rapport au reste de la population.

Ils dénigrent aussi « l’État mossi » (ethnie majoritaire concentrée à Ouagadougou), soulignant la faiblesse des infrastructures et des investissements dans ces zones non électrifiées, bénéficiant rarement d’eau et où les populations survivent parfois plus qu’elles ne vivent. Le discours trouve de l’écho et les terroristes des sympathisants et collaborateurs.

Début octobre 2018, la Force Barkhane s’est dite « disponible » pour aider le Burkina à enrayer la menace terroriste. La France collabore déjà avec le Burkina sur le plan sécuritaire. Les deux pays mènent des opérations transfrontalières dans le nord-est du pays, dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel. Paris dispose aussi de Forces spéciales à Ouagadougou, qui sont intervenues en mars lors d’attaques simultanées visant l’état-major burkinabè et l’ambassade de France.

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