Les rideaux sont tombés sur les travaux de la 5ème édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique. Le thème principal portait sur : « Paix et Sécurité en Afrique : Enjeux de stabilité et de développement durable ».
À l’unanimité, les participants ont mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de s’ouvrir à un nouveau partenariat afin de renforcer les efforts d’un partenaire solitaire comme la France. Assurément, le forum a besoin d’une touche arabo-islamique pour sortir la thématique du carcan militaro-sécuritaire, en vue d’intégrer la prévention par l’approche pédagogique et la dé-radicalisation des éléments repentis, dans la réflexion générale.
Le Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique vient de se tenir au Centre international des conférences Abdou Diouf de la ville futuriste de Diamniadio, les 5 et 6 novembre 2018. Les travaux d’un très haut niveau se déclinaient en conférences et ateliers portant sur des sujets relatifs à la paix, la sécurité et le développement durable. Il est apparu, au cours des débats, que le forum devrait nécessairement s’élargir à de nouveaux partenariats. En ce sens, un des ateliers avait pour thème : “Lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent : quels nouveaux partenariats ?”
Un des intervenants avait déjà mis le doigt sur l’importance d’impliquer des religieux de différentes obédiences, pour mieux enrichir et fructifier les débats. D’autres ont évoqué la lourdeur du poids, ressenti par un partenaire comme la France, unique bailleur sûr du Forum. Dans cette perspective, des partenaires comme l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Koweït pourraient combler le vide et donner une nouvelle dimension au Forum, devenu un rendez-vous annuel incontournable, pour tous ceux qui s’intéressent à la Paix, la Sécurité et le Développement du continent africain.
L’une des attractions de la 5ème édition est sans nul doute, l’inauguration conjointe, en marge du Forum, de l’école de Cybersécurité à vocation régionale, par les ministres sénégalais et français des Affaires étrangères, en l’occurrence MM. Sidiki Kaba et son homologue Jean-Yves Le Drian. L’Afrique comme beaucoup d’autres continents, fait face aux cyber-menaces, au moment où les moyens de lutte voire d’identification du danger sont quasi-inexistants.
Une telle école, implantée au cœur de la nouvelle ville de Diamniadio pourrait être le prolongement de Hedaya Center, implanté à Abu Dhabi aux Émirats Arabes Unis. Un partenariat entre les deux centres de formation permettrait d’envisager une lutte globale et intégrale contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Comme une sœur jumelle, Hedaya apporterait à l’École nationale de cybersécurité à vocation régionale (ENCVR) une enrichissante touche arabo-islamique. En effet, il y a une complémentarité évidente entre les deux structures.
Loin de concurrencer ce qui se fait dans les pays du G-5 Sahel, le Forum de Dakar “est pour l’Afrique, ce que “Manama Dialogue” est pour le Moyen-Orient ou “Shangari-La Dialogue” est pour l’Asie du Sud-Est“, comme l’a fait remarque avec pertinence, le colonel Frédéric Garnier, responsable Afrique à la Direction générale des relations internationales et stratégiques (France).
Ceux qui tentaient de semer la confusion en opposant G-5 Sahel au Forum international de Dakar, ont été vite remis à leur place par M. Maman Sambo Sidikou, secrétaire permanent du G-5 Sahel et panéliste de la 5ème édition du Forum international de Dakar. Selon lequel, il n’y pas lieu de comparer G-5 Sahel au Forum de Dakar. Pour le Secrétaire permanent du G-5 Sahel, “le Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique est un forum d’échanges. Ça n’a rien à voir avec le G5 Sahel“, précise-t-il avec force.