“Sanctions are coming ” (Les sanctions arrivent). C’est par cette phrase humoristique qui fait référence au célèbre titre du premier épisode de la saga ” Winter a coming ” de la série ” Games of Thrones ” que le président américain, Donald Trump avait annoncé, vendredi dernier, l’entrée en vigueur des nouvelles sanctions américaines contre l’Iran, faisant ainsi suite au retrait américain unilatéral de l’accord nucléaire, signé en 2015, par son prédécesseur Barack Obama avec Téhéran.
Les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran font suite au retrait américain de l’accord nucléaire, signé avec Téhéran en 2015, impliquant notamment plusieurs puissances européennes et asiatiques. Elles entrent en vigueur depuis hier lundi 5 novembre 2015.
Le but, selon le président américain est “ de contraindre l’Iran à engager de nouvelles négociations sur l’arrêt de ses programmes nucléaires et balistiques “. Rappelons qu’un premier volet de sanctions était déjà en vigueur depuis le 6 août 2018.
Elles touchaient certaines transactions financières dont notamment le secteur de l’Automobile. Quant aux nouvelles sanctions, elles touchent à la fois, les secteurs pétroliers et financiers. ” Côté finances, cinquante banques iraniennes ont notamment été placées sur la liste noire américaine, qui compte désormais 700 personnes et entités supplémentaires en lien avec l’Iran, soit davantage que celles qui en avaient été retirées en 2015 “, avance une source autorisée.
Il s’ajoute à cela que le circuit bancaire international Swift, ossature du système financier mondial, a annoncé dès lundi 5 novembre « Conformément à notre mission de soutien de la résilience et de l’intégrité du système financier mondial, SWIFT suspend l’accès de certaines banques iraniennes au système de messagerie. Cette mesure, certes regrettable, a été prise dans l’intérêt de la stabilité et de l’intégrité du système financier mondial au sens large. Notre mission reste d’être un fournisseur de messagerie global et neutre », précise le communiqué.
En effet, “ la plupart des sanctions internationales contre l’Iran, troisième exportateur mondial de pétrole, ont été levées au début de 2016 dans le cadre de l’accord de Vienne, conclu en juillet 2015, par lequel, l’Iran avait accepté de revoir à la baisse son programme d’enrichissement d’uranium, considéré par beaucoup comme destiné à doter l’Iran de l’arme atomique “.
Mais le nouveau président américain d’alors, Mr Donald Trump estimait que l’accord de 2015, conclu sous l’ère du président démocrate Barack Obama, était trop favorable à l’Iran. Cependant, les autres partenaires de l’accord notamment la Chine, la Russie, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, qui sont d’un autre avis, ont préféré garder leurs postures de parties prenantes de l’accord de 2015.
Pourtant, la mesure américaine aura des répercussions assez draconiennes sur les autres partenaires économiques de l’Iran. C’est pour cette raison que quelque huit pays, importateurs du pétrole iranien, sont provisoirement exemptés de l’application de ces sanctions. Il s’agit, de la Chine, de la Corée du Sud, du Japon, de l’Inde, de l’Italie, de la Turquie, de la Grèce et de Taïwan, selon le Secrétaire d’État américain aux Affaires étrangères, Mike Pompeo.
Réagissant à ces sanctions, le président de la République islamique d’Iran, Hassan Rohani, a répliqué en disant : ” Nous allons résister, avec dignité, aux nouvelles sanctions américaines, illégales et injustes “, martèle le président iranien.
En dehors des aspects économiques, les sanctions visent, entre autres, à limiter l’influence iranienne dans la zone du Moyen-Orient et à atténuer ses prétentions au leadership régional, que l’Iran dispute à l’Arabie Saoudite et à la Turquie.
Tenant compte de la conjoncture actuelle, l’on pourrait avancer que la Turquie part favorite dans cette rivalité. L’Affaire Khashoggi handicape lourdement l’Arabie Saoudite, tout comme les nouvelles sanctions américaines risquent d’annihiler les efforts des Iraniens pour se hisser au niveau de ses concurrents immédiats.